Formé autour d’un vieux briscard du swing manouche, le contrebassiste Jean Cortes déjà entendu chez Moreno, Samy Daussat & le Minor Swing Quartet, Patrick Saussois, Raphaël Faÿs, Tchavolo, Dorado, Biréli (...), le groupe Djangology nous propose d’écouter une belle brochette de guitaristes. La pochette n’en crédite pas moins de cinq : Serge Jardin (Babik Reinhardt), Michel Barbier (Babik Reinhardt, Henri Salvador), Mathieu Césari (César Swing), Arnaud Agullo et enfin Jérémie Schacre. Alors bien sûr, et heureusement, tout le monde ne joue pas en même temps ! Et si la formation privilégie le quartet à trois guitares, difficile de deviner qui joue quoi, les liner notes étant hélas bien laconiques.
Quoi qu’il en soit de ces problèmes d’identification, il n’en reste pas moins que ça joue sérieusement sur ce petit disque sorti en 2008 en toute discrétion. Au répertoire, aucune composition, on reste sur les standards du style, pour ne pas dire les saucissons du swing manouche : Sweet Georgia Brown, Minor swing, Swing gitan, Nuages, Les copains d’abord, Tico, tico Les yeux noirs... on ne va pas tout citer, mais difficile de faire plus classique ! En revanche, ça swingue, mon frère : le son est bien là, et les guitaristes se renvoient joliment la balle sur chaque titre. Au delà du swing, Djangology fait quelques incursions dans la valse : La gitane dans une interprétation tout à fait convaincante, Sous le ciel de Paris, La foule et dans la musique andalouse (Rumba gitane avec une introduction sur cordes nylons dans le style flamenco) et chez Piazolla avec Oblivion. Jean Cortes a également du se souvenir de l’époque du Minor Swing Quartet puisqu’il reprend ici à nouveau A bicyclette de Francis Lai.
Au total, Lune d’or est un disque bien agréable à écouter, mais qui, trop proche de la démo, pêche un peu par son manque d’originalité : on guettera donc un second opus un peu plus audacieux.