Mandino Reinhardt est un esthète.
Il suffit d’écouter ce bel album enregistré en 1999 avec l’accordéoniste Marcel Loeffler pour se rendre à l’évidence : il est un musicien d’exception. Jean-Marie Koltès dit de lui très justement que "le sage déménage dans sa guitare une kyrielle de notes incongrues, sans jamais déraper, sans jamais nous resservir les mêmes sauces. Les siennes ont toutes une saveur originale et ne se ressemblent guère". Brillant mélodiste autant dans ses compositions que dans ses chorus, son art se fond dans celui de Marcel Loeffler pour nous offrir une musique superbe et intense aux arrangements audacieux et subtils. On pense à Fapy dans la finesse d’un contre-chant, à Django dans l’évidence d’un chorus...
Marcel Loeffler, lui est un sculpteur. Il travaille le sentiment à petits coups de soufflets distingués et rend ses lettres de noblesse à un instrument qui n’a jamais aussi bien supporté son surnom de... boite à frissons ! Des compositions qui swinguent, et qui rabouinent, et qui nous tirent également au-delà... vers une musique plus profonde et inédite. Une musique qui quand elle inspire Mandino, transcende pour un moment de grâce fugitive la sincère complicité en une authentique communion...
Un disque qui rend donc brillamment hommage au talent de ces deux délicieux musiciens... et qui donne le goût de l’emphase et de la dithyrambe ! Que celui qui n’a jamais pêché... prenne le second chorus.