Les fans de René Thomas ne seront sans doute pas passés à côté : depuis le mois d'août dernier, on peut trouver dans les bacs une réédition chez le label Gambit Record de deux sessions du fameux guitariste belge en compagnie du saxophoniste Pony Poindexter, saisies live au Blue Note en octobre 1964.
Ça, c'est génial, et on s'en félicite, les ré-issue d'enregistrements de René Thomas sont toujours d'excellentes nouvelles. Rappelons que Django lui-même l'avait sacré en 1951 "son successeur" après un boeuf en Belgique sans doute bien fameux...
Par contre, ce qui nous chagrine un peu, c'est la manière. Puisqu'en effet, il ne s'agit ni plus ni moins que d'un pillage du travail d'Alain Antonietto qui avait lui même enregistré ces glorieuses sessions au Blue Note avec ses petites mains, son gros magnétophone, et ses oreilles expertes. Il avait également supervisé la publication de ces bandes du Roi René en 1990 chez Royal Jazz et signant sous l'élégant pseudo d'Al Anthon les brillantes liner notes.
- Edition 1990
Cette façon de procéder, en douce mais sauvage, manque de classe et caractérise un manque de respect total pour le travail passionné, bénévole et inestimable d'Antonietto et de tous les autres qui comme lui enregistrèrent des séances historiques et les mirent gracieusement à disposition du public. Surtout que quand on connait le personnage, sa gentillesse et sa magnanimité, il aurait suffit de lui en parler pour qu'il accepte de parrainer cette réédition. Pour la beauté du geste et la gloire de René...!
Voilà... C'était le coup de gueule de la semaine, une nouvelle rubrique... Rendons à César ce qui lui appartient !