J’ai découvert ce guitariste-violoniste allemand en 2004 lors de la parution de son album « gypsy swing » ; Jean-Luc Miotti, jadis avec Note manouche, y tenait déjà la contrebasse ; sur ce nouveau disque il est en compagnie de Daniel Schays, batterie, Bamby Reinhardt, le frère d’Ismael, claviers et Matthias Stich, sax. Même si Ismael reprend Nuits de St germain des prés de Django (remarquable version où son phrasé fluide fait merveille), pas de gypsy swing ici, contrairement à ce que la pochette indique en gros, mais un jazz ricain tendance crooner avec nappes de synthés presque kitsch. Comme la plupart des manouches, Ismael est un grand fan de Sinatra, mais aussi de Chet baker (cf But not for me) ; il chante, plutôt bien d’ailleurs, sur la plupart des titres, les standards habituels qu’affectionnent ces grands sentimentaux (The shadow of your smile, You are the sunshine of my life...) dont un de Cole Porter adapté en allemand et là, je dois dire que c’est assez redoutable. Ismael signe aussi deux titres dont Ismael waltz, instrumental où il est au violon ; côté guitare, il aime Benson et Martino et ça s’entend ; la plupart du temps à la guitare électrique, il conjugue dans son jeu aérien à la sonorité chaude, longues phrases à la belle fluidité et accélérations spectaculaires (cf Blue bossa avec Stochelo en invité). C’est pour moi l’aspect le plus intéressant du disque mais je dois reconnaître que je ne suis pas spécialement porté sur les crooneries. A vous de voir !