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Gonzalo Bergara
Gonzalo Bergara Quartet
Walking Home

publié par stoche

Voilà sûrement la plus jolie surprise de cette rentrée discographique manouche. Enregistré en mars 2012 à la tête d’un ensemble partiellement remanié, Gonzalo Bergara nous livre sans doute son plus bel album... jusqu’au suivant serait-on tenté d’écrire.

Si l’on retrouve à ses côtés son remarquable guitariste rythmique Jeffrey Radaich, trois contrebassistes se partagent les lignes graves (Brian Netzley, Gabe Noel et Pablo Motta) et l’excellent clarinettiste Rob Hardt, qu’on a pu apprécier cette année à Samois, n’apparait ici que sur deux pistes cédant sa place à une nouvelle venue, la violoniste classique Leah Zeger. Avec Walking Home, la musique de Gonzalo (qui signe encore toutes les compositions) prend de l’ampleur. Au fil des disques, on comprend mieux certaines de ses influences essentielles : Django, Piazzolla, et le blues, jamais très loin et qui reprend ses droits à la moindre occasion, toujours avec réussite.

L’album s’ouvre sur le second cauchemar de Gonzalo (Nigthmare#2) et l’on sait déjà que l’on ne sera pas sur un album de jazz manouche traditionnel : le son de la guitare, tantôt électrique, tantôt acoustique, la rythmique qui oublie la pompe et les arrangements sophistiqués annoncent la couleur d’une musique très personnelle : la trame harmonique évoque autant l’Argentine de Piazzolla que la country américaine à travers le jeu de Leah Zegler avant que Gonzalo ne mette tout le monde d’accord sur un solo très bluesy. Des cauchemars comme ça, on en rêverait tous les jours. Muñequita vient nous rappeler que Gonzalo est toujours un remarquable swingueur ; sur ce thème simple et beau, la construction du solo du guitariste est exemplaire et Rob Hardt lui répond magnifiquement à la clarinette. Suit un triptyque audacieux, Invierno (Gonzalo nous avait déjà proposé son Primavera sur Simplicated), dans lequel il est difficile de ne pas voir un hommage aux fameuses Quatre saisons de Buenos Aires de Piazzolla. Construction classique déclinée en mouvements, violon et contrebasse sont rejoints par un violoncelle sur Julio : élégance et sensibilité sont à l’honneur et l’on est saisi devant tant de poésie. Mingus est une jolie balade swinguée sur laquelle Gonzalo chorusse sans esbroufe et avec beaucoup d’idées. Retour au premier cauchemar (Nightmare#1) où les ambiances se font impressionnistes avant que le guitariste nous distille son blues dont il a le secret. Rob Hardt revient sur Leopold, grille qui commence classiquement avant de rompre son tempo pour évoluer vers un swing à la manière de "Blues clair" où les deux solistes rivalisent de bop et de dextérité. La muerte de un lobo malo fait echo à celle de un lobo bueno entendue sur le précédent album : les arrangements très travaillés mettent en valeur la complicité savamment contrapuntique entre le guitariste et sa violoniste. Enfin, le disque se termine logiquement sur Walking home, balade prise en bossa lente et sereine où Gonzalo étire le thème avec une élégance exquise.

Walking home est un album magnifique, éclectique et sincère qui nous prouve une fois de plus que Gonzalo Bergara est décidément un guitariste à suivre de près ; à la tête d’une formation parfaitement cohérente, il semble avoir trouvé là un écrin idéal à la hauteur de son imagination et de sa sensibilité. Bref, un musicien accompli, épanoui, et toujours plus passionnant à écouter...



1. Nightmare #2 5’22
2. Muñequita 4’43
Invierno
3. Junio 2’49
4. Julio 4’20
5. Agosto 2’21
6. Mingus 3’13
7. Nightmare #1 6’00
8. Leopold 3’04
9. La muerte de un lobo malo 4’16
10. Walking home 4’10

Toutes les compositions Gonzalo Bergara.
Enregistré à New Wine Sound Studios, Apple Valley, California (USA) en mars 2012.



Label : Autoproduction
Ref : CD -> voir fiche du label
Date de sortie : 12 septembre 2012

Site de Gonzalo Bergara

Gonzalo Bergara Quartet - Walking Home
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Extrait en écoute :

9.La muerte de un lobo malo (G. Bergara)


Musiciens :

Gonzalo Bergara : guitare solo, percussions
Jeffrey Radaich : guitare rythmique
Brian Netzley : contrebasse (1, 3, 5, 7)
Leah Zeger : violon
Rob Hardt : clarinette (2, 8)
Gabe Noel : contrebasse (1, 2, 6, 8, 9, 10)
Pablo Motta : contrebasse (10)
Simone Vitucci : violoncelle (4)
Dennis Hamm : piano (7)



Article(s) du site sur Gonzalo Bergara :
  - Gonzalo Bergara à l’Atelier Charonne par stoche
7 février 2010
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Gonzalo BergaraGonzalo Bergara , les autres albums :

- Ansiedad
- Clasico Avec Adrien Moignard
- Simplicated
- Djangophonic
- Porteña Soledad


Les DVD de : Gonzalo Bergara
- Live at the Throckmorton


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