Deuxième disque pour ce quartet allemand au drôle de nom au sein duquel chacun a de la place pour s’exprimer : Ben Hohlfeld, solide contrebassiste, Johannes Sens, batteur au drumming léger et subtil, Susann Stephan, clarinettiste très en verve, au son chaud et velouté,(au sax sur quelques titres) et Roman Scholz, guitares (électrique et acoustique) qu’on retrouve aussi au mixage, au mastering et à la production. Si notre homme a bien assimilé les idiomes du style (cf son chorus sur Dinah), sa guitare légère et swingante est attentive au sens de la construction du chorus et à la respiration. Toujours convaincantes, ses interventions au phrasé délié et chantant sont dans la lignée d’un Robin Nolan voire d’un Biel Ballester (cf son chorus sur Nanoc).

Mosik connait les perles du répertoire : Number 1 de Robin Nolan, Lulu Swing de Lulu Reinhardt, Double jeu de Stochelo, Mimosa de Dorado…mais aussi quelques morceaux plus rares comme Pascale, très jolie bossa de Kamlo Barré, Nanoc de Stéphane Wrembel ou Bossa in Normandy de l’accordéoniste Claude Thomain, qui accompagna un temps Mouloudgi. Que du bon ! Django est bien sûr célébré avec Cavalerie, très belle compo rarement jouée, Blues en mineur et Swing 48, dans un medley original introduit et conclu par le concerto pour clarinette d’Artie Shaw ; un répertoire choisi avec soin donc, et auquel Mosik impose sa marque : des idées, une attention portée aux arrangements (cf Lulu Swing, Bei mir bist du schön ou leur version très originale de Mimosa, repris sur tempo lent)et aux climats, ainsi qu’un certain sens de l’humour (le cheval qui hennit à la fin de Cavalerie, ou à la fin du disque, ce pianiste qui, après quelques secondes de silence, joue la chanson de Macky !).

Voilà un quartet à la belle musicalité qui joue sans esbroufe (ce qui n’exclut pas quelques belles envolées), qui swingue (cf leur version enlevée de Dinah) et qui manifeste une vraie personnalité. Tout à fait convaincant. Vivement recommandé !