Je n’avais jamais entendu parler de Rick Olivarez jusqu’à ce que je le voie croiser les cordes au camping de Samoreau lors du festival de Samois en juin dernier, notamment devant la caméra de l’ami Patrus. Je vis que l’homme avait des doigts mais ce modeste ne me parla pas alors de ce disque enregistré aux USA en 2008, qu’il m’envoya quelques semaines plus tard. Et c’est une belle surprise, qui confirme mon impression première.

Bien soutenu par Jeff Cheers, guitare d’accompagnement et Steve Riggs, contrebasse, Rick fait beaucoup plus que se défendre sur un répertoire choisi avec gout. Django est à l’honneur, bien sûr, mais avec deux compos peu jouées Double whiskey et Choti, jolie valse composée par l’illustre manouche dans sa jeunesse et qui nous a été transmise par Matelot Ferret. Rick Olivarez aime les valses c’est sûr ! Il reprend remarquablement la valse de Tchan Tchou (en fait Dolorès) dont il a sans doute écouté aussi la version de Moréno. Il en signe également deux, valse sans mari où sa guitare conjugue poésie et respiration, et Adieu Bienville, qui donne son titre à l’album, tout aussi réussie ; Rick a le sens de la mélodie et son phrasé décontracté et chantant fait merveille.

Notre homme goute aussi visiblement le folklore d’Europe centrale, un répertoire peu joué par les cadors de la 6 cordes et sur lequel il est également très à l’aise. Il reprend le magnifique Mademoiselle de Bucharest de Matelot, Bicycle Czardas et un thème du folklore hongrois dans l’arrangement d’Angélo et Serge Camps ; là il nous fait penser à Alfonso Ponticelli, autre ricain affectionnant ce répertoire. Si Rick ne révolutionne pas le style, il en a bien compris l’esprit et a digéré la leçon de ses maitres, nous proposant là un disque tout à fait convaincant, bien agréable à écouter.