On ne change pas une équipe qui gagne...
Après le succès mérité l’année dernière, du premier retour aux sources de Wawau Adler, pourquoi se priver d’un second opus ? Auréolé d’une année de concerts réussis et de participations à de nombreux festivals (dont une prestation remarquée sur la grande scène de Samois cette année) Wawau remet le couvert, donc, avec toujours l’excellent Joel Locher à la basse et le fidèle Holzmanno Winterstein à la rythmique. Et également deux invités de marque : l’accordéoniste de Haguenau Marcel Loeffler, une nouvelle fois, sur trois titres et l’incontournable violoniste roumain Costel Nitescu sur quatre.
Et cette fine équipe, elle joue, croyez-moi ! La rythmique, sèche et bondissante, s’apparente à ce qu’on appelle la perfection ; il faut dire qu’avec un vétéran du swing comme Holzmanno Winterstein, on peut prendre l’autobahn les yeux fermés. on arrivera toujours à bon port. Wawau a d’ailleurs eu la délicate attention de lui dédier un charmant petit swing facétieux gentiment intitulé For Holzmanno.
Alors c’est sûr, avec Wawau Adler, ça peut aller très vite : attention les yeux, y a de la technique dans l’air. Mais heureusement, le guitariste a toujours le bon goût de laisser la musique respirer quand il le faut (Danse norvégienne, Manoir de mes rêves, People). De même qu’il a beau dire revenir aux racines manouches, il garde de sérieuses (et bienvenues !) réminiscences de sa jeunesse de bopper ! Cela s’entend souvent au détour d’une phrase, mais c’est surtout évident sur le splendide Black orpheus au chorus somptueux d’originalité et de feeling (et celui de Costel n’est d’ailleurs pas en reste...).
Si les soli de Wawau Adler sont toujours originaux et agréables à écouter, on avouera un faible pour les titres joués avec Marcel Loeffler et Costel Nitescu. C’est un pur bonheur de les écouter se renvoyer la balle sur le très nerveux June Night, ou sur la reprise très swing du Parrain Speak softly love... Des improvisateurs de cette trempe ont le don particulier de vous emmener tout droit au nirvana en tapant du pied !