Biographie rédigée par Steven Jambot
Né le 22 mai 1926 à Budapest (Hongrie) dans une famille tzigane, il est inscrit au conservatoire de sa ville natale : ce sera le violon.
Vers 1943 il apprend seul la guitare et devient l'un des meilleurs guitaristes de folklore local alors qu'il enregistre des 78-tours dans différents groupes au violon, à la guitare, à la basse ou au violoncelle.
En 1949 il quitte définitivement la Hongrie et joue quelques temps en Autriche et en Suisse avec son ami le pianiste classique Georges Cziffra. Ensuite Bacsik s'installe pendant plus de 2 ans au Liban ou il rallie des orchestres de danse tout comme de grands orchestres de musique classique. Il est repéré par des artistes italiens qui parlent de lui à leur retour en Italie. Renato Carosone fait appel à ses services et son trio devient quartette en 1951. Ils enregistrent de nombreux 78-tours.
Vers 1957 il se rend dans la péninsule ibérique ; il restera deux ans en Espagne puis quelques semaines au Portugal.
En 1959 enfin il arrive à Paris où il peut jouer le jazz qu'il aime. Le pianiste afro-américain Art Simmons, qui l'avait vu jammer dans un club parisien l'appelle pour compléter son trio au Mars Club, près des Champs Elysées. Michel Gaudry était alors à la basse. En France, il travaillera à la fois avec des jazzmen (Kenny Clarke, Clark Terry, Quentin Jackson, Dizzy Gillespie, Lou Bennett, Georges Arvanitas, Quincy Jones, Pierre Michelot, Art Simmons, ...) et des chanteurs de "chanson française" (Barbara, Serge Gainsbourg, Claude Nougaro, Jacques Higelin, Jeanne Moreau...).
En 1966, il quitte la France pour les États-Unis où après avoir fréquenté la communauté tzigane et fait une tournée au bouzouki avec un groupe de musiciens d'Europe centrale et Europe Orientale|orientale, il s'installe à Las Vegas. Il avait auparavant enregistré des thèmes de séries TV et probablement quelques obscures disques avec des chanteurs west coast.
En 1974, Bob Thiele le fait revenir sur le devant de la scène en lui permettant d'enregistrer un album. Elek Bacsik décide que ce sera au violon. Présenté au festival de Newport en 1974 ce disque intitulé I love you sera suivi en 1975 d'un nouvel album de compositions de Charlie Parker et Dizzy Gillespie jouées au violon électrique ou au violectra (Bird & Dizzy - A musical tribute). Ces deux disques permettent à Bacsik de se produire dans les casinos et cabarets de Las Vegas mais ne parviendront pas à le faire sortir de l'anonymat dans lequel il s'enfonce. Il disparait du devant de la scène jazz pendant plus de 10 ans. Il est alors le premier violon et concertmaster du chanteur Wayne Newton.
En 1989, on lui permet de venir jouer au premier festival de jazz de Québec-Ville. Ca aurait pu être le début d'une nouvelle carrière puisque Bacsik reviendra en 1990 et 1991 pendant plusieurs mois pour jouer dans des clubs de jazz ou restaurants de Québec et de Montréal.
Mais en 1991 à Québec un accident vasculaire cérébral l'invalide partiellement et l'empêche d'être autonome. Après plusieurs mois d'hôpital pour des raisons de visa il est rapatrié aux États Unis. Il ne pourra plus jouer d'un instrument même s'il espera toujours se rétablir. Transféré d'hôpitaux en hôpitaux on diagnostiquera également un cancer des poumons ; il était en effet un très grand fumeur. Très fortement affaibli par son invalidité et la chimiothérapie il s'éteint à Glen Ellyn, le 14 février 1993.
Steven Jambot
Eleck Bacsik jouait sur une Guild Stuart 500 avec un micro Gibson Charlie Christian en micro manche et le micro DeArmond de serie sur la table près du cordier