Débutant la guitare à l’âge de 12 ans, Dario Napoli a suivi une solide formation, notamment aux USA, évoluant ensuite dans des styles aussi différents que le jazz, le blues, le rock ou la fusion ; Avec ce disque sorti début 2011, il rend hommage à deux de ses influences majeures, Django Reinhardt et Charlie Parker, fusionnant la nostalgie romantique de la musique de l’illustre manouche avec l’effervescence du be bop des années 50. Pour ce faire il s’est assuré les services de Maurizio Bozzi, solide contrebassiste conjuguant drive implacable et autorité dans ses chorus (cf sur Knocking on Django’s door, par exemple), Dario assurant quant à lui en re-re, guitare d’accompagnement (sous le pseudo d’Emile Requin) et guitare solo.
Le répertoire alterne donc deux compos de Charlie Parker, Night in Tunisia thème de Gillespie rarement repris par les guitaristes gypsy (et quand c’est le cas, Wawau Adler par exemple, c’est à la guitare électrique) et Donna Lee de Miles Davis (belle intro à l’unisson contrebasse-guitare suivie d’un chorus flamboyant de Dario, boosté par la contrebasse qui ronfle bien), que Dario djangoise en un be bop acoustique fort convaincant, deux compos personnelles inspirées (Knocking on Django’s door, hommage conjuguant finesse et élégance et Mondello beach , très jolie mélodie évoquant les étés ensoleillés de son enfance sur les plages du côté de Palerme) et quatre compos de Django ainsi que deux standards (J’attendrai et When day is done)interprétés par l’illustre manouche, auxquels Dario réussit à imprimer sa marque (son superbe, sculpture de la note, légèreté…) tout en respectant les originaux (cf la valse à Django dans une version ritalisante pleine de charme, ou Tears version ballade avec des notes aériennes qui chantent, inspirée de celle du trio Rosenberg avec Bireli, musiciens que Dario affectionne).
Si Dario a des doigts et une solide technique (cf Moose the mooche ou sa version enlevée d’Hungaria), il a aussi du style, son phrasé élégant et swinguant à la belle articulation n’oubliant jamais la respiration. Dario Napoli, voilà un guitariste qu’il va falloir suivre et qu’on aimerait voir dans notre beau pays, en 2013 à Samois par exemple, avec une équipe peut-être plus étoffée.
1. A night in Tunisia 3:32
2. Hungaria 2:18
3. Tears 5:45
4. Donna Lee 2:38
5. Mondello Beach 4:12
6. Django’s Waltz 2:34
7. When Day is Done 3:49
8. Yardbird Suite 2:15
9. (Knocking on) Django’s Door 6:03
10. Moose the Mooche 2:33
11. J’Attendrai 4:02
12. Nuages 6:19