De tous les jeûnots apparus ces dernières années avec une Selmer dans les mains, Dino Mehrstein est sans nul doute l’un des plus intéressants et des plus innovants.
D’abord parce qu’il possède une technique excellente alliant précision, dextérité, toucher nerveux et drive sensuel. Et aussi le bon goût d’enrober ces qualités (qu’on retrouve souvent affichées chez beaucoup d’autres...) d’une étonnante et singulière décontraction (qu’on comparerait bien volontiers à l’élégante désinvolture d’un autre Dino qui lui chantait et plaisait beaucoup aux femmes...). Point de crispation ni de sueur ici, mais de l’assurance... et du charme !
Et aussi ce qui plait chez Dino Merhstein, ce sont les sources de son inspiration ; le Brésil par l’utilisation audacieuse des percussions et pour une certaine idée de la bossa-nova, les guitaristes de jazz américains, avec un goût affiché pour Pat Metheny et Georges Benson ; et bien sûr les traditionnalistes de la guitare manouche - n’oublions pas que Dino est le fils de Sony Reinhardt et qu’il a été formé par son oncle Mandino.
En agençant ainsi habilement ces multiples influences, Dino Mehrstein crée une musique personnelle, originale (il a en outre composé 7 titres sur 12) et terriblement sensuelle, souvent excitante par les surprises et les inovations qu’elle réserve. On attend donc la suite avec impatience, en espérant qu’il continue à renouveler le genre... comme il sait manifestement déjà très bien le faire !