Après la femme à barbe de l’Eurovision, voilà la femme à moustaches du swing manouche. Sur la pochette, Eva Scholten, la chanteuse du groupe, arbore en effet une fine moustache à la Django ; personnellement je la préfère sans. Plus sérieusement, après le convaincant 6 titres paru l’an dernier, le sympathique groupe hollandais (Thomas Baggerman, guitare solo, Max Baggerman, guitare d’accompagnement et Machiel Willemsen, contrebasse) remet le couvert avec un nouveau 6 titres ; vont-ils lancer la mode de ce nouveau format ? C’est finalement une bonne idée car, sauf chef d’œuvre, la plupart des CDs sont souvent trop longs et on décroche assez rapidement ; de plus, ce format suffisamment long pour se faire une idée de la musique proposée (26 minutes) permet aussi de vendre le disque moins cher.
Le quartet a eu la bonne idée de choisir dans le vaste et merveilleux répertoire de Django 6 de ses compos assez peu souvent jouées (Webster, vamp, Duke and Dukie, Belleville, Diminushing et Fleur d’ennui) et d’y apposer des paroles originales plutôt inspirées écrites par les membres du groupe (5 en anglais et une en hollandais) ayant pour thème principal l’amour ; au final, un nouvel éclairage mettant en valeur les belles compos de l’illustre manouche dans des versions rafraichissantes qui vont plaire, entre autres, à ceux qui trouvent le tout instrumental quelque peu monotone.
Très soudé, Le quartet tourne bien et la rythmique souple et légère soutient admirablement son petit monde. Ne donnant jamais dans l’esbroufe, Thomas Baggerman se fend de chorus aériens à la belle articulation, conjuguant musicalité, inspiration et respiration (cf son chorus poétique et sensible, tout en finesse, sur Vamp). La voix fruitée et mutine d’Eva apporte de la fraicheur aux ballades sentimentales (Vamp) et ses scats endiablés illuminent les swings (Belleville). Pour ceux qui trouveraient malgré tout le disque un peu court, voilà la solution : à la fin du morceau 6, appuyer de nouveau sur play !