Si ce trio ricain composé des frères Cook (Jason, guitare solo et Ian, guitare d’accompagnement)et de Kyle Jones, contrebasse, n’en est pas à son premier essai (formé en 2005, il a déjà sorti plusieurs disques), c’est la première galette qui me parvient de ces jeunes musiciens.

Ils reprennent ici Big brother, joli boléro de Stéphane Wrembel, guitariste qui leur a mis le pied à l’étrier. Pour le reste, pas de surprise : Django, deux ou trois standards, des reprises plus ou moins habituelles (Oui d’Alix Combelle, Made for Wesley…) et deux compos originales. Le problème, si problème il y a, réside dans cette formule quelque peu éculée et étriquée du trio, qui oblige le soliste à être constamment à la manœuvre ; pour sortir du lot, outre une rythmique exemplaire (et ici elle est un peu raide), le soliste doit se démarquer notablement de la ribambelle de guitaristes évoluant dans cette configuration. Si Jason ne manque pas de doigts, son phrasé quelque peu mécanique sur tempo rapide manque cependant de clarté d’articulation (cf sa version quelque peu démonstrative de Sweet Georgia Brown) ; S’il a bien assimilé les leçons des cadors du swing manouche, ressortant ici ou là quelques plans habituels, cela n’est évidemment pas suffisant pour ne pas lasser, tant les bons guitaristes dans le style sont maintenant légion. Bien qu’honorables, les versions données ici manquent de personnalité et sont parfois un peu appliquées (cf Improvisation n°1 ou I’ll see you in my dreams, très loin des versions du maitre). Nettement plus convaincant sur les tempos moins vifs, Jason met alors du sentiment dans son phrasé et s’attache à la sculpture de la note (cf Seul ce soir, Summertime ou Big brother).

Bien servie par une excellente prise de son, la galette s’écoute néanmoins. A vous de voir !