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Schnuckenack ReinhardtSchnuckenack Reinhardt

Violoniste, chanteur (1921-2006)

Attention... légende !
Schnuckenack Reinhardt est un personnage historique et incontournable du swing manouche. Swing tzigane devrait-on dire. Car c’est sans doute lui qui a le mieux popularisé, avec l’aide de Siegfried Maeker et la série des fameux Musik deutscher Zigeuner, ce style incroyable inspiré de Django et de la valse musette, bien sûr, mais aussi des traditionnelles mélodies tziganes et hongroises. Un style qui a fait école et sans lequel cette musique ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.
Et puis dans la musique de Schnuckenack à la fois incroyablement gaie et profondément tragique, c’est un peu l’histoire des tziganes qu’on entend.
Et en tendant un peu l’oreille, on peut y voir leur âme.



Mes jouets, c'était mon violon...
Schnuckenack, qui signifie "Joli Nez" en romanes, est né le 17 février 1921 à Weinsheim en Allemagne. Son père, un cousin de la mère de Django, était également violoniste. A l'âge de trois ans, le petit Schnuckenack qui n'avait pas d'autres jouets que son violon était capable de l'accorder parfaitement. La famille tzigane mène alors une existence itinérante.
Dans les années 30, le clan s'installe à Mainz. Schnuckenack rejoint le conservatoire de musique de la ville où il y reçoit une formation classique.

La guerre et la fuite...
1938 : la situation change complètement avec le début des persécutions systématiques des tziganes par les Nazis. La famille Reinhardt est emprisonnée quelques jours avant d'être déportée en Pologne. Ils réussissent miraculeusement à s'échapper à Czestochowa en se faisant passer pour un groupe folklorique de tziganes hongrois. Ils y joueront jusqu'en 1943 au café "Europa" pour les soldats allemands. Prévenus à temps par un Nazi amateur de leur musique que les SS étaient sur le point de les arrêter, ils s'enfuient à Cracovie.
A Cracovie, ils sont retrouvés par la police polonaise. Bischa Winter, la soeur de Schnuckenack, raconte que son père sous le choc déclara : "Maintenant c'est la fin, ils vont tous nous tuer...". Mais se ressaisissant, il ordonne à son fils et aux membres de la famille : "Joue, joue... Joue notre musique !". Les policiers, d'abord étonnés, attentifs, se mettent ensuite à pleurer. Incapables d'arrêter et de mener à la mort la famille Reinhardt, ils leur indique un petit village près de Cracovie où ils pourront se réfugier.

La mort et l'engloutissement...
Quelques temps plus tard, les SS mènent également une razzia contre ce village. Ils l'encerclent et capturent une quinzaine de jeunes tziganes dont Schnuckenack. Il réussit néanmoins à s'échapper dans la foule. Les Nazis tirent mais le ratent. Il se réfugie dans la boutique d'un coiffeur d'où il verra l'exécution de ses compagnons d'infortune.
Une autre fois qu'il marchait vers Cracovie en compagnie d'un ami tzigane, une voiture s'arrêta à leur niveau. Deux SS en sortirent leur demandant de présenter leurs papiers. Bien sûr, ils n'en avaient pas. Les SS sortirent alors leurs pistolets, conduisirent les deux malheureux vers une fosse. Pointant leurs armes sur eux, ils étaient sur le point de les abattre quand l'un d'eux se ravisa et dit : " Vous êtes tous les deux trop "mignons"... vous ne méritez pas qu'on vous tue." Et ils les laissèrent s'enfuir !
Le plus jeune frère de Schnuckenack n'eût pas cette chance. Il avait une petite amie dont il était tellement épris qu'il en oublia d'être prudent : il essaya de dormir dans un hôtel allemand. La femme de chambre appela aussitôt la Gestapo. Il fût arrêté et déporté à Auschwitz où on l'assassina.

La libération
En 1944, les Russes rentrent en Pologne et en chassent les allemands. Les Reinhardt se joignent aux trains de fuyards (!) et rentrent en Allemagne. Ils s'installent à Kulmbach en Bavière.
Après la guerre, ils sont présentés au chef de la VIIème Armée, le Général Clay. Dès lors Schnuckenack jouera pour les soldats américains. C'est là qu'il apprend les standards du jazz.

Die Musik deutscher Zigeuner
En 1966, lors d'un pélerinage à Lourdes, Schnuckenack rencontre un jeune homme qui va changer sa vie : Sigfried Maeker. Ce producteur va convaincre le violoniste de rendre la Musik der Zigeuner accessible à un vaste public. Schnuckenack rassemble donc des musiciens, forme un Quintett et donne un premier concert en novembre 1967 à Heidelberg. Le monde découvre alors cette étonnante musique faîte de musique hongroise, de valse musette, de jazz "swing" et de folklore tzigane.
Il enregistre en novembre 1968 le premier volume des Musik deutscher Zigeuner chez Da Camera Song. Ce premier Quintett est constitué de Schnuckenack au violon, Daweli Reinhardt et Bobby Falta aux guitares solo, Spatzo Weiss à la rythmique et Hojok Merstein à la contrebasse. Un second disque suivra.
En 1970, Bobby Falta et Daweli Reinhardt sont remplacés par Holzmanno Winterstein à la pompe et surtout le jeune virtuose Häns'che Weiss débarquant d'Allemagne de l'est. Le Quintett tourne merveilleusement, plusieurs fantastiques albums sont publiés dont un live mémorable avec la chanteuse Lida Goulesco.

D'un Quintett l'autre... et l'autre... et l'autre...!
En 1972, Häns'che Weiss quitte le groupe "pour raisons personnelles" dira t-il. Il en profite pour voler la rythmique du violoniste : Holzmanno Winterstein et Hojok Merstein quittent aussi le navire ! Le guitariste va créer avec Titi Winterstein (alors âgé de 16 ans) son propre Quintett. Et quel Quintett...
De son côté, Schnuckenack forme un nouveau Quintett. On retrouve Bobby Falta aux chorus de guitare, Ricardo Reinhardt, un de ses fils à la pompe, et deux frères, Schmeling Lehmann à la guitare, Jani Lehmann à la basse. De nombreux albums seront réalisés avec différentes formations, Forello Reinhardt, un autre fils de Schnuckenack prenant la place de Bobby Falta aux chorus de guitare.

Depuis la fin des années 60, Schnuckenack Reinhardt a enregistré une bonne vingtaine d'albums.
Il s'est éteint le 16 avril 2006 dans sa 85ème année, peu de temps après avoir célébré ses adieux sur la scène du théâtre de Bensheim (Allemagne) ; il avait à cette occasion cédé sa place de leader à son beau-frère le violoniste Schmitto Kling (du Hot Club the Zigan).

Merci à Barengero pour ses informations biographiques, notamment celles concernant les années de guerre.





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Schnuckenack Reinhardt , le 10 01 2011

Schnuckenack Reinhardt , par ROSE, le 29 05 2010

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