Comme son nom ne l’indique pas, Cordes Sauvages est un groupe allemand emmené depuis plus de 25 ans par l’excellent guitariste Helmut Nieberle, entouré de ses fidèles musiciens (une instrumentation proche de celle de Django 2ème période, c-a-d pendant la guerre), tous instrumentistes talentueux conjuguant swing, légèreté et inspiration. Sept ans que Cordes sauvages n’avait rien enregistré ; ça valait le coup d’attendre ! Centenaire oblige, ce Swing 2010 paie son tribut à Django Reinhardt : Swing 42, Dinette (où le clarinettiste tire remarquablement son épingle du jeu), Folie à Amphion avec là encore des questions réponses guitare-clarinette enlevées, Swing 48... Helmut signe 4 compos d’excellente facture à l’inspiration variée (cf le très relax Mood manouche, Valse gazeuse ou Petit Paris, valse lente pleine de charme et de sensibilité). Le groupe reprend également Django de John Lewis, l’occasion d’un long solo de guitare bluesy, et Helmut donne une interprétation solo de September song, conjuguant poésie et sentiment. Boosté par un ensemble très soudé et une mise en place impeccable, le guitariste se fend de chorus toujours remarquablement construits, tant à l’acoustique (cf le thème du Riffifi où la guitare se fait très crollienne) qu’à l’électrique où son phrasé d’une belle linéarité n’oublie jamais la respiration. Très en verve lui aussi, le clarinettiste apporte un équilibre appréciable à l’ensemble. Pas de chorus survitaminés ni d’esbroufe mais un souci constant de l’arrangement (cf la relecture originale de Swing 38 ou swing39) et de la musicalité. Bref, voilà un vrai bon disque d’un groupe qui imprime sa personnalité à une esthétique pourtant très codifiée.
Vivement recommandé !