Un ouvrage « Jazz et société sous l'Occupation » de Gérard Régnier vient de paraître aux éditions L'Harmattan. Django y occupe une grande place.
Présentation par l'auteur :
Le jazz, considéré par les nazis comme une musique « négro-judéo-anglo-saxonne », a connu, paradoxalement, un grand succès sous l'Occupation. L'auteur le démontre à partir des programmes des concerts et des radios, des enregistrements de disques. Mais si on a pu parler d'un âge d'or du "Jazz français", avec notamment Django Reinhardt, les standards du jazz américain, francisés ou non par prudence - Lady, Be Good devenu Madame, soyez bonne - ne furent pas absents du répertoire des musiciens pendant ces années noires.
Le jazz, musique des jeunes, des zazous, se situait plutôt mal dans les projets de rénovation culturelle du maréchal Pétain, à classer à coup sûr dans la rubrique des « excitations malsaines »...
Mais l'auteur ne s'intéresse pas uniquement au jazz dans la capitale et montre la vitalité de nombreux Hot Clubs de province.
Grâce à une abondante documentation, il présente la situation du jazz en Belgique, sous administration militaire allemande, aussi florissante qu'en France.
À partir d'une étude approfondie de l'histoire du jazz en Allemagne, il explique la présence de militaires allemands dans les salles de concert comme dans les cabarets où se produisent les musiciens de jazz.
En s'employant à démonter nombre d'idées reçues, l'auteur reprend les différents points développés dans sa thèse qui, « d'un point de vue méthodologique est un modèle d'approche historique du domaine jazzistique » (Philippe Gumplowicz - Les Cahiers du Jazz - 2006).
Gérard Régnier est docteur en histoire contemporaine de l'Université Paris I - Panthéon-Sorbonne. Professeur d'histoire avant d'entreprendre une carrière de chef d'établissement, musicien dans l'orchestre du casino de Fécamp dans les années 1950, il avait des atouts pour s'engager dans l'ambitieux projet de cette histoire du jazz sous l'Occupation, sujet de sa thèse dont ce livre est issu.
« L'intérêt de cette recherche réside dans la connaissance intime et dans la passion pour le jazz de son auteur, qui parle avec pertinence et avec une réelle connaissance musicologique. » Henry Rousso.