Dans la très grande famille des Rosenberg de Hollande, voilà les frères Bakaro et Häntsje Rosenberg dont on n’avait pas encore eu l’occasion de parler sur Djangostation. Pour les férus de généalogie et spécialistes en fillaux et fillautes, rappelons que ces deux Rosenberg sont cousins directs de Mimer Rosenberg, le père de Stochelo, et que Bakaro est lui même le papa de Watti Rosenberg, violoniste et leader du groupe Sonnekaï, ce qui fait de Watti un grand cousin de Stochelo, vous me suivez bien ?Ah la la... on s’y perd, avec ces sinti hollandais et ces homonymies !
Revenons à nos compères Häntsje et Bakaro Rosenberg, les deux leaders respectivement à la guitare et au violon d’un des plus anciens groupes de swing manouche et tzigane hollandais : les Romanesj. Ce groupe a signé dans les années 70 au moins trois albums ; Amaro Djipe II est leur second opus, sorti sur le petit label confidentiel Tsjerka. Outre le guitariste et le violoniste précédemment cités, on pourra entendre à la contrebasse Saxo Lavantin (faux ami ! Il ne joue pas du tout de saxophone !), et oh, surprise, un tout jeune Lulu Reinhardt qui chorusse comme un beau diable sur tous les titres et dont c’était le premier enregistrement discographique. On sent déjà dans son jeu les prémices du style exceptionnel que ce grand guitariste affirmera quelques années plus tard aux côtés d’Häns’che Weiss et de Titi Winterstein.
Le répertoire porte sur des titres de Django, sur quelques airs tziganes et sur des standards du style rebaptisés pour l’occasion à la manière manouche parfois de façon très cocasse : (Shake pour The sheik of Araby ;). Tout ça sonne très "roots", avec une pompe aux relances viriles, des "opaaa" d’encouragement, des "yeahh" de satisfaction, et un violon à la justesse parfois hasardeuse mais toujours enthousiaste. Et la musique, elle, reste toujours très généreuse. On n’en demande pas plus !