Pour les amateurs des boeufs parisiens et notamment de la Locandiera, les têtes et le swing des musiciens de l’Aurore Quartet ne vous seront pas inconnus. Ils ont, seuls ou en totalité, pointé leur nez dans la cave des boeufs de la rue Oberkampf. Aurore Voilqué habitant dans les parages y apporte souvent son violon ainsi que Darko Andelkovic qui y mène régulièrement le drive. Pour cet album autoproduit, les couleurs des morceaux sont variées. Les reprises de Django cotoient les ambiances Tzigane (Czardas), Russe (Sosnica) ou classique avec une interprétation très libre du Concerto de Bach avec une belle complicité des violons (Aurélien Trigo étant passé par là). Ce qui frappe sur ce CD, c’est le temps que prend le groupe pour poser les thèmes et solos. Pas de précipitations. La recherche est dans les phrases et l’espace entre les notes que dans un concours de vitesse. Ce qui permet d’apprécier les qualités mélodiques des solistes. Aurore planant au dessus des guitares de Darko au phrasé très pur et aéré et Ziggy avec un placement rythmique volontairement déroutant. Les trois solistes prenent également chacun le chant, mention spéciale à Ziggy avec une version étonnante de Sweet Sue.
Premier volet réussi pour ce groupe prometteur. Mention spéciale pour le travail graphique de la pochette.