Enregistré en février dernier au Quecumbar londonien, ce quatrième album (déjà !) d’Aurore Quartet donne un excellent aperçu de l’énergie du groupe en concert.
Alternant un répertoire de standards (Blue drag, Mabel, Danse norvégienne, All of me..) et de compositions des albums précédents (Boyé, Lux Bar, Conversation...), l’unité et et la complicité régnant au sein du quartet est évidente : l’Aurore Quartet est vrai bon groupe, efficace et swinguant, qui a su mettre à profit l’apprentissage des innombrables scènes parisiennes, petites ou grandes, fréquentées régulièrement depuis maintenant quatre ans. Le taux d’occupation du groupe dans l’agenda des concerts de Djangostation est d’ailleurs fort éloquent !
À l’aise sur les tempos rapides (fulgurante Tireuse où l’accompagnement épouse intelligemment le développement des chorus...), médiums (Boyé, remarquable swing slave et modal signé Darko Trane Andelkovic...) et sur les balades (touchant duo guitare/voix sur La javanaise), le quartet s’amuse à jouer : les encouragements et les appréciations d’Aurore pour les chorus des collègues sont une illustration du plaisir partagé sur scène... Le public britannique, qui les connait sans doute moins bien que nous mais averti, ne s’y trompe d’ailleurs pas et applaudit à tout rompre les envolées de nos quatre sympathiques musiciens nationaux.
Cerise sur le gâteau, Ritary Gaguenetti, de passage in the neighborhood vient taper le chorus sur trois titres : All of me, Smile et À l’instant, ce dernier, bien funky, étant de sa composition. Belle rencontre. On est en revanche beaucoup moins convaincu par la l’intervention maniérée et lourdingue de la chanteuse locale Phillipa Leigh sur Smile et All of me... À cela, on préfèrera mille fois l’amour qui fait boum et la voix, sensuelle et canaille d’Aurore nous chantant Johnny fais moi mal. Comment ne pas tomber sous le charme...