L’univers du musicien angevin Thierry Titi Robin se perd quelque part entre les indes, l’orient, les balkans et l’andalousie. Joueur d’oud, de bouzouq et de guitare, il dédiait en 1993 cet album au grand chanteur de flamenco Camaron de le Isla disparu tragiquement l’année précédente et au regrété guitariste Matelo Ferret. L’intention affichée de l’album était de rendre hommage à toute la communauté gitane "qui lui a tant appris", souligne sa biographie officielle.
Avec des invités aussi prestigieux qu’issus d’univers musicaux différents (et pas forcément si lointains), la rencontre musicale en découlant ne pouvait être que passionnante ; chanteurs andaloux, percussions nord-africaines et tablas indiennes, accordéon très balkanique de François Castiello et guitare manouche de Francis-Alfred Moerman... tout ce petit monde semble s’entendre à merveille sous la direction d’un Titi Robin qui orchestre l’ensemble avec une authentique sincérité, ayant le bon goût de laisser beaucoup de liberté aux musiciens.
Pas de standards sur cet album, ce n’est pas le genre de la maison... Si ce n’est quelques morceaux traditionnels. Mais par contre, le disque regorge de magnifiques improvisations qui donnent le goût du voyage, des senteurs ennivrantes, et de l’altérité...
Un disque qui donne envie de prendre un billet de concert pour y voir de plus près... comme on prendrait un billet de train pour l’orient.