Sur une péniche
1915 : naissance de Gustave Viseur le 15 mai à Lessines (Belgiques) au hasard d'une escale de ses parents mariniers. Son père joue de l'accordéon.
1922 : la famille s'installe sur la Seine. Gustave prend des cours d'accordéon à Suresnes, il joue dans la formation familiale, le “Jojo Jazz”.
Le métier, le baloche et les manouches
Pendant dix ans, il va jouer dans les bistrots, les rues, les foires de la région parisienne avec un batteur pour compagnon, et surtout dans les bals-musettes (le Bal Pouillé rue de Lappe), et les dancings (le Canari avec Jean Vaissade, le Petit Jardin), où il fait ses armes et se rapproche du milieu manouche. Il accompagne des chanteuses (Edith Piaf), et joue parfois du bandoneon dans les orchestres argentins de tango.
Du jazz sinon rien
1933 : rencontre avec l'accordéoniste Charley Bazin qui partage son goût du jazz et de l'improvisation ; il leur arrive d'être virer des musettes refusant les concessions musicales. Jo Privat rappelle fort justement qu'"il y avait un panneau dans certains bals musette "Interdiction de danser le swing". Le swing pouvait être sujet à bagarres. Ca risquait d'importuner les mecs qui dansaient serrés" !
Il joue avec les plus grands virtuoses, et délaisse petit à petit le musette pour le jazz, encouragé par les dirigeants du Hot Club de France. Il va devenir l'un des pionniers de l'accordéon-swing, notamment en compagnie de Baro Ferret.
1937 : enregistre son premier disque
1938 : forme un quintette de jazz avec les guitaristes Sarane Ferret, Challain Ferret, Baro ou Matelo Ferret, et le contrebassiste Maurice Speilleux. Il se produit dans les clubs parisiens, joue aux côtés d'André Ekyan et de Django Reinhardt (Olympia, Moulin Rouge, Normandie). Il enregistre à l'initiative de Charles Delaunay pour la marque Swing. Pendant l'occupation, il continue à jouer et enregistre abondamment.
Tatave au Canada
1960 : il émigre au Canada après une traversée du désert. C'est manifestement le désert là-bas aussi.
1962 : De Clichy à Brodway
1969 : retour en France. Il enregistre peu.
1971 : un superbe disque chez Vogue, Swing Accordéon avec Matelo et Baro Ferret. Du swing, de la subtilité et la grande classe.
1974 : il ferme son parapluie le 25 août à Paris. Un grand Môssieur de la boite à frisson disparaissait. On lui doit des merveilles : Flambée Montalbanaise, Swing Valse avec Baro, Soir de dispute ou encore Gracieusette...