En 2010, le contrebassiste-chanteur Lucio Villani et les guitaristes Augusto Creni et Marco Maturo se rencontrent au festival de Samois et décident de fonder l’orchestre Coco. S’inspirant du quintet de Luciano Zuccheri, émule de Django en Italie dans les années 40 (qui se produisait souvent avec des crooners comme Till Cappellaro ou Natalino Otto), le trio a pour objectif de reprendre des chansons interprétées par ces crooners italiens souvent accompagnés par de grandes formations, mais réarrangées façon hot club pour deux guitares et une contrebasse.

Pour son 2ème disque, l’orchestre Coco alterne chansons italiennes et standards américains (Cheek to cheek, It never entered my mind, superbe ballade que chanta Sinatra, Stairway to the stars, standard des années 30 enregistré entre autres par Glen Miller et Dexter Gordon…), parfois chanté en italien (cf la version poignante de Nature boy). Le trio signe aussi deux compos originales, Ridi, swing enlevé et le très rital Anche se. Chanteur tout à fait convaincant dans le style crooner, Lucio Villani assure une solide pulsation à la contrebasse, intervenant aussi régulièrement à l’archet. Excellents instrumentistes également, les guitaristes swinguent en douceur sans jamais forcer, tissant de jolis contrechants et envoyant aussi quelques belles fusées sans oublier de faire chanter les grattes (cf Nature boy ou Blue skie par exemple). C’est léger ; ça sent le soleil, la mer et l’huile d’olive ; bref, ça fait un bien fou ! Le trio ne pouvait pas ne pas rendre hommage à Django ; ils reprennent Porto cabello dans une version instrumentale tout à fait à la hauteur et Mélodie au crépuscule, traduite et chantée en italien. Rafraichissant !