Fondé en 1999 par le guitariste Loïs Coeurdeuil, le quartet Cesar Swing écume les salles et les bars de la côte méditerranéenne depuis un bon moment déjà. D’abord au côté du violoniste Jean-Philippe Sterverlynk (qui rejoindra les Poum Tchack...) puis de l’accordéoniste Andreï Tasnicenco, un premier album autoproduit verra le jour avant que le saxophoniste Jérome Leroy ne rejoigne le groupe qui trouve alors sa forme actuelle : Fabrice Hélias (contrebasse) et Mathieu Césari (pompe), comparses de la première heure, assurent la section rythmique . En février dernier, nos joyeux drilles à l’accent marseillais décident d’enregistrer un nouvel album avec leur nouvel ami saxophoniste : ce sera cet Impromptu....
Le répertoire de l’album, plutôt classique nous rappelle qu’on a bien affaire à un quartet de swing manouche : Minor blues, Them their eyes, Blues for Ike, Lady is a tramp, Que reste t-il de nos amours.... Mais si l’on fait l’effort de tendre l’oreille, quelques morceaux dérogent à la règle, et pour notre plus grand bonheur : une belle "Averse" composée par Mathieu Césari qui nous amènera forcément le soleil, une petite "Perle" de valse à la Galliano qui mérite bien son nom, ou encore un "Well you needn’t" du géantissime Thelonius Monk, (dis)tordue à souhait et dont la tension est fort bien exploitée par nos compères Coeurdeuil & Leroy.
Car de la tension, il y en a sur ce disque...! Et particulièrement dans le jeu de Loïs Coeurdeuil qui dans ses chorus semble prendre un malin plaisir à malmener thèmes et mélodies pour s’aventurer du côté obscur du swing manouche, vers des univers out, savants et originaux où l’on survole le temps comme peut le faire parfois un Biréli Lagrène, guitariste que Loïs a dû beaucoup écouter et repiquer (écoutez ses superbes sweeps plus birélien que Biréli lui même...!). A l’opposé, le jeu du saxophoniste Jérome Leroy très porté sur la mélodie et ancré au fond du temps nous permet de retrouver des harmonies rassurantes après l’aventure du chorus à Loïs...!
Au final, les jeux pourtant presque inverses des deux solistes se complètent, un équilibre se forme, et l’album reste toujours agréable à écouter. A suivre !