14 ans déjà que le festival Django Reinhardt New York Birdland existe, sous la houlette de Pat Philips et Ettore Stratta. Pour l’édition 2012, un casting de rêve ; autour de la Schmitt family (Dorado, guitare électrique et acoustique, violon, Samson, Amati et Bronson aux guitares acoustiques), selon les titres, Pierre Blanchard, violon, Ludovic Beier, accordéon, accordina, Francko Mehrstein et Doudou Cuillerier, guitares d’accompagnement, Xavier Nikq, contrebasse, Anat Cohen, alto sax et Jisoo Ok, violoncelle ; certes cela ne suffit pas pour faire un grand disque, ce genre de réunion étant souvent prétexte à des joutes instrumentales virtuoses sur des standards archi rebattus.
Ce n’est pas le cas de ce disque qui ne comporte qu’un tiers de reprises (deux compos de Django et 3 standards) que nos client portent à un haut niveau d’interprétation, parvenant à se renouveler bien qu’ils les aient jouées quelques milliers de fois (cf le chorus aérien de Dorado sur Nuages, le belle version de Manoir avec Ludo à l’accordina et Dorado très lyrique à la guitare électrique). Pour le reste 10 compos originales, pour la plupart nouvelles, centrées sur la belle mélodie, qui prolongent et renouvellent la tradition : 5 de Dorado qui confirme ses talents de compositeur (cf For Pierre et Song for Ettore, ballades sentimentales dans le plus pur style gypsy avec Dorado au violon conjuguant lyrisme et sentiment, avec un chorus sensible à souhait d’Amati à la guitare, Mélissa, compo au parfum brésilien, l’occasion pour Samson, Pierre Blanchard et Ludovic Beier de dialoguer brillamment en toute décontraction, ou le très réussi El Dorado entre funk et samba), deux de Pierre Blanchard (Balkanic dans au parfum oriental et la très jolie Valse en exil), deux de Ludo Beier (le nerveux Camping car qui a des petits airs de Caravan, sur le quel les solistes envoient quelques belles fusées et Pat’s waltz, mid tempo conjuguant ligne mélodique et swing, illuminé par un chorus virtuose de Dorado), le très chantant Bronson’s song au groove funky, l’occasion pour son auteur de s’affirmer comme un soliste au talent prometteur. Bien propulsés par une rythmique au drive implacable, les solistes mettent leurs formidables talents d’instrumentistes au service de la musique et prennent plaisir à jouer ; ça s’entend ! En final, une magnifique version de Bossa Dorado, LE tube de Dorado, avec un chorus flamboyant du maître et un de Pierre Blanchard très en verve lui aussi. Excellent de bout en bout !
1. Swing gitan (trad) 3’29
2. For Pierre (D. Schmitt) 3’35
3. Balkanic dance (P. Blanchard)
4. Nuages (D. Reinhardt) 6’21
5. Valse en exil (P. Blanchard) 3’31
6. El Dorado (D. Schmitt) 5’17
7. Manoir de mes rêves (D. Reinhardt) 5’45
8. Out of nowhere (J. Greene/E. Heyman) 5’40
9. Camping car (L. Beier) 4’19
10. Song for Ettore (D. Schmitt) 3’25
11. Bronson’s song (B. Schmitt) 4’01
12. Pat’s waltz (L. Beier) 3’15
13. Them their eyes (M. Pinkard/W. Tracey/D. Tauber) 5’01
14. Melissa (D. Schmitt) 4’18
15. Bossa Dorado (D. Schmitt) 5’40
Enregistré live au Birdland en novembre 2012 (1, 2, 5, 8, 11, 14) et au City Record Studio, Paris, en février 2012 (3, 4, 7, 9, 10, 12, 13, 15)