Sandrine Mallick n’en est pas à ses premiers pas dans les arts et la chanson. Très à l’aise dans la comédie musicale, on a pu la voir et l’écouter dans bon nombre de spectacles musicaux depuis une bonne quinzaine d’années : les "Z’Acoustiques" en 1996, "La crise est finie" en 1998, les moliérisés "Chantons sous la Pluie" et "Frou-frou les Bains" dans les années 2000, le show "Broadway Melodies" de l’Hôtel New-York de Disneyland, ou encore au sein du trio vocal "Les Dolly Frenchies" qui tourne depuis 1998. Rajoutez à ce CV déjà bien rempli quelques apparitions cinématographiques (Leconte, Chatiliez), un disque en solo ("C’est loin tout ça" sur les chansons de la Libération) et vous aurez une petite idée du caractère et du dynamisme de la jeune femme. Pour ses premiers pas dans le swing manouche, Sandrine Mallick a eu la bonne idée de faire appel à des cadors du style : l’ami Doudou Cuillerier pour une pompe de luxe (excellent aussi aux cœurs et quand il scate), Antonio Licusati, son comparse de Doudou Swing à la contrebasse, et surtout Ludovic Beier à l’accordéon, qui signe également la quasi totalité des musiques du disque (on imagine aussi des arrangements). Et qui dit Ludovic Beier dit forcément... Angelo Debarre qui a la gentillesse de déposer un chorus époustouflant sur Pas touche au manouche et expédie quelques notes sur Cœur de puma : c’est court, mais le clin d’œil est sympa. Qu’elle chante le désarroi de ses collègues intermittents (Intermittite aiguë), les grandes joies et petites souffrances des artistes qui ne sont pas des stars (Lucioles), les nécessités occasionnelles d’un Job alimentaire, les confessions amères du mari d’une diva d’opéra (Dans l’ombre de ma diva) ou les frustrations résignées d’avoir arrêté la cigarette (Volutes), l’humour, la tendresse et le swing sont toujours au rendez-vous : à l’écoute des textes admirablement chantés (et tous signés de sa main), on sourit souvent, on rit beaucoup. Les musiques de Ludovic Beier mettent particulièrement en valeur la qualité des chansons un peu sur tous les airs : swing, valse, tango, foro, csardas... et les contrechants d’accordéon sont toujours très inspirés. Lucioles est donc un excellent album varié, drôle et touchant, superbement interprété par une chanteuse qui connait parfaitement son métier et des musiciens de haute volée... À écouter sans modération !
1. Lucioles (S. Mallick, L. Beier) 4’22 2. Incognito (T. Sauvage, F. Martin) 1’07 3. Pas touche au Manouche (S. Mallick, L. Beier - A. Debarre) 3’15 4. Les p’tits moineaux (S. Mallick, L. Beier) 3’57 5. Swing a La Villette (S. Mallick, J.P. Jamot, L. Beier) 3’27 6. Intermittite aiguë (S. Mallick, L. Beier) 3’57 7. Chinoiseries (S. Mallick, L. Beier) 3’50 8. Dans l’ombre de ma diva (S. Mallick, L. Beier) 4’14 9. L’évidente (S. Mallick, L. Beier) 2’28 10. Volutes de fumée (S. Mallick, P. Cuillerier) 3’00 11. Cœur de puma (S. Mallick, L. Beier) 2’46 12. Matin d’hiver (S. Mallick, L. Beier) 0’44 13. Job alimentaire (S. Mallick, L. Beier) 3’44 14. Le jazz band (Leo Ferré) 3’46.
Enregistré à City Record Studio par Ludovic Beier en février 2009.