Noé Reinhardt © P. Rappeneau

Organisé par Aube musiques actuelles, l’une des rares associations à lutter contre l’anesthésie culturelle auboise, ce concert a attiré plus d’une centaine de personnes, ce qui n’est pas négligeable dans une région sinistrée économiquement et culturellement.

Après quelques morceaux en duo acoustique avec William Brunard, Noé prit ensuite sa Gibson, William sa contrebasse et ils furent rejoints par Yoan Serra, batterie et Marc Berthoumieux à l’accordéon, d’excellents musiciens visiblement heureux de se retrouver. Propulsés par une section rythmique exemplaire, souple et décontractée, les deux solistes dialoguent et chorussent de belle façon sur un répertoire éclectique allant de Cherokee à un morceau d’Elton John, de Chega de saudade à une biguine en passant par Bluesette, Moon river, jolie ballade de Mancini/Mercer ou Body and soul, 3 standards figurant sur le disque de Noé.

Noé Reinhardt & William Brunard © P. Rappeneau

Son jeu intègre l’influence de la guitare jazz américaine mais aussi celle de guitaristes comme Escoudé, Babik ou René Thomas, nuancé d’une touche latine (Noé a flashé sur Luis Salinas). Ses longues phrases fluides conjuguent clarté d’articulation, élégance et feeling. Marc Berthoumieux, qui n’est pas n’importe qui, est au diapason, et visiblement très heureux d’évoluer au sein de ce quartet ; bien servi par un très beau son d’accordéon, ses interventions toujours judicieuses n’oublient pas la poésie ; un excellent concert et un public conquis !

Noé Reinhardt & Marc Berthoumieux © P. Rappeneau

Le lendemain après midi, Noé se produisit en duo acoustique avec William devant une soixantaine d’élèves du lycée de Sainte Savine à l’invitation du documentaliste, dans le cadre d’un hommage à Django Reinhardt pour le 60 ème anniversaire de la disparition de l’illustre manouche.