Deuxième CD pour le Selmer #607. Petit rappel du projet pour ceux qui seraient passés à côté de l’info : regrouper autour d’une guitare Selmer de 1946 numérotée #607 (similaire à celles qu’utilisait Django), la jeune génération des guitaristes sur la trace du génial manouche. Après un premier CD très remarqué, le second s’offre un invité de luxe : Stochelo Rosenberg.

L’album présenté ici est une édition limitée 2 CD spéciale Djangostation comprenant 6 vidéos et 5 titres supplémentaires.
Le décor étant planté il suffit d’ouvrir les oreilles et de se laisser porter. Mais attention. Fans de swing à l’ancienne, passez votre chemin. Ces musiciens là vont dans le sens de Django. Ils proposent une suite logique, moderne, de ce qu’a proposé Django il y maintenant plus de 70 ans. Certains pourront trouver ça trop moderne, voir froid. Mais à l’écoute des derniers enregistrements de Django, la relève est bien là...
Le plus sobre dans son interprétation va être l’invité. En effet Stochelo va proposer deux standards : « Tears » de Django et « Embraceable you » de Gerswhing. Fidèle à son habitude le jeu est irréprochable et le touché subtil, mais sans grande surprise. Pour cela il faut écouter des réappropriations de morceaux très peu joués dans le style. Avec en tête des coups de cœur, une version étonnante de « Spain » de Chick Corea interprétée par Benoit Convert (cette fois-ci leader du projet à la place de Rocky), Adrien Moignard et un très « groovy » Jérôme Regard. Sa contrebasse très présente ronfle tel un moteur, propulsant le morceau et les deux guitaristes. On sent un gros travail de mise en place. Le morceau décolle. Immanquable.
Autre petit bijou, la reprise de « Tutu » de Marcus Miller popularisé par Miles Davis et joué ici par Sébastien Giniaux et Guillaume Singer au violon. Dans un autre registre, ne pas rater la composition - c’est le seul à en proposer - de Richard Manetti « London ». Pour ce morceau très groove, Pierre Manetti âgé de 16 ans, invité par son frère, étonne par son sens du swing à la guitare électrique.
On pourrait se dire que les surprises s’arrêtent là et non. C’est sans compter sans l’interprétation du « 2eme mouvement du concerto en Sol » de Maurice Ravel, joué par Sébastien Giniaux sur Selmer et violoncelle. Quand on connaît l’amour que portait Django pour les compositeurs classiques et notamment Ravel cela paraît logique.
Ne pas oublier les version de « Love for sale » ainsi que « Le cimetière des éléphants » de Noé Reinhardt.
Plus classique mais dont l’interprétation est impeccable : la version de "Blue Moon" d’Adrien et Costel Nitescu - un must pour l’échange Violon guitare, l’autre composition de Richard "Laura" avec David Encho au Bugle.

Concernant les suppléments : Adrien Moignard nous gratifie d’une belle version de « Too Young for die », comme la version de « Wee » de Noé.

Comme vous l’aurez compris on est fan de cette initiative proposée par Ghali Hadefi et André Baille Barrelle.
Un coup de cœur !
Une note spéciale est à donner à la qualité de l’enregistrement, supérieur au premier CD.