On a découvert Johnny Rosenberg, cousin de Stochelo, il y déjà pas mal de temps quand il était encore accompagnateur de son tout jeune neveu Jimmy Rosenberg alors au commencement de sa carrière discographique (cf l’album Sinti). Depuis, Johnny a fait son chemin puisqu’il a réalisé sous nom deux disques en 2006 et 2007 en compagnie de l’excellent guitariste soliste Reppi Corvers et du bassiste Barthia Egtberts ; deux disques de bonne facture, mais dans lesquels l’influence du style hollandais de Stochelo Rosenberg était un peu trop présente.
En 2008, changement de direction. Exit l’ancien trio acoustique et place au quintet de jazz... La pompe manouche a tendance s’effacer au profit d’une batterie et d’une rythmique plus subtile, qui ne marque plus tous les temps. Il faut dire que la formation a gagné un nouveau guitariste en la personne de Mozes Rosenberg (le jeune frère de Stochelo) qu’on connaissait excellent joueur de guitare selmer, et qui s’avère être aussi à l’aise sur archtop dans un registre beaucoup plus bop (il reprend d’ailleurs le peu joué Clockwise de Benson). Johnny Rosenberg peut aussi compter sur le talent et le drive de son nouveau saxophoniste, le tenor Henk Koekkoek (oui, oui, c’est bien son nom !) qui sait de quoi il parle. Ses échanges avec Mozes sur Ornithology (démarré sur How high the moon...) sont très réussis.
Enfin, Johnny Rosenberg, qui assure la guitare rythmique, confirme qu’il est aussi un très crédible crooner, dont le timbre n’est pas sans rappeler celui du jeune Michael Bublé dont il reprend d’ailleurs quasiment à la lettre le Moondance de Van Morrison et la très personnelle version de Try a little tenderness. C’est vraiment dommage, Johnny a pourtant toutes les qualités vocales (timbre, justesse, puissance, accent...) pour nous proposer ses propres versions de standards.... Un peu d’imagination, que diable !
Bref, un quintet convainquant qui vaut le détour, mais qui devrait encore creuser dans ses propres ressources pour y trouver une vraie singularité.