Paru en 1988, ce premier album solo du guitariste John Jorgenson se présente comme un hommage à Django Reinhardt, Benny Goodman et Charlie Christian. Et il reflète effectivement assez bien l’éclectisme du bonhomme, qui passe de la guitare à la clarinette avec une aisance déconcertante.
Epaulé dans son projet par le célèbre mandoliniste Dave Grisman et par l’excellent guitariste Raul Reynoso, transfuge des Rythm Brothers, le californien nous propose ici un répertoire très "swing" ; on pourra entendre du Django (Mabel), des standards (After you’ve gone, I’ve found a new baby,...) et des compositions de Jorgenson (étonnant Mirror in blue qu’il reprend d’ailleurs dans son dernier disque, ou Red shoelaces qui frôle la country avec un question-réponse trés "good old boy" entre Reynoso, Jorgenson et Grisman...!).
Enfin, on se réservera le droit de préférer la première face qui laisse un large espace aux cordes, la seconde étant plus spécifiquement dédiée à la clarinette (dont il joue très bien) et à un swing très new-orleans. Et puis on notera aussi que sur la pochette, on peut voir à côté du fluttiau de l’artiste une superbe Selmer de 1935. Est-ce la sienne (ou plutôt celle de Reynoso ?), je ne sais pas. Et dire qu’il a maintenant son modèle chez Saga !