Teshima Daisuke n’est pas un débutant ; à 31 ans, le guitariste japonais, qui a maintenant bien digéré la leçon de ses maitres, affirme de disque en disque sa personnalité (« bonsoir » doit être son 4ème). Le trio (Watanabé Takashi, guitare, Sakamoto Tsukasa, basse) a eu la bonne idée d’inviter Kodera Ryota, batteur au style moderne et inventif, inhabituel dans le style, qui apporte un dynamisme et un groove bienvenus (cf la version survoltée de Babik émaillée de courtes citations de thèmes de Django). Le second guitariste prenant lui aussi des chorus (avec un très beau son à la guitare électrifiée et un phrasé aérien), apporte un bel équilibre à l’ensemble (questions réponses enlevées, exposé des thèmes à l’unisson…).

Question répertoire, l’illustre manouche est à l’honneur (cf Django’s tiger ou Hungaria, bien boostés par le dynamisme du batteur) ; si Teshima a des doigts, son phrasé précis n’oublie ni la musicalité ni l’élégance et il est aussi convaincant sur up tempo que sur les ballades (cf son interprétation solo des archi rebattus Nuages et autres Feuilles mortes dont les versions se ramassent à la pelle, Teshima arrivant à nous surprendre par sa fraicheur d’inspiration et sa musicalité). Quant à ses compos (5 sur 10 titres), assez courtes et efficaces, elles font plus que tenir la route (cf ce Swing 12 endiablé au thème chantant sur lequel les deux guitaristes rivalisent de virtuosité et d’à propos, ce Fried chicken qui ouvre le disque et sonne comme un standard ou cette Valse lierre tarabiscotée, remarquablement envoyée avec des accents à la Tchavolo). Un seul bémol : comme pour les précédents disques, le timing est bien court (moins de 30’) ; voilà en tous cas un quartet à la redoutable efficacité et une galette qui donne envie de le voir par chez nous, à Samois par exemple ?