I Raisa est le second album de Titi Winterstein, sorti en 1980, trois ans après la dissolution du quintet d’Häns’che Weiss. Le personnel a toutefois un peu évolué ; Hojok Merstein, malade, est remplacé par un tout jeune contrebassiste, Thomas Fichter. La soeur d’Hojok, Bimbam Merstein viendra chanter un joli titre, I Raisa (Le Voyage). On pourra également entendre Enzo Biordi à l’accordéon notamment sur les valses (Indifférence, Mystérieuse). Il laissera sa place plus tard à l’excellent Klaus Bruder.
Le noyau dur du quintet est par contre toujours fidèle au poste : Ziroli et Holzmanno Winterstein aux guitares rhytmiques, Silvano Lagrène au piano et surtout Lulu Reinhardt aux solos de guitare. On ne dira sans doute jamais assez combien son jeu subtil, enlevé et parfois agressif, mais ne cédant en rien aux facilités de la virtuosité gratuite, le place parmi les meilleurs guitaristes du genre. Il y a toujours beaucoup de discernement dans sa façon d’envoyer les traits. Et il envoyer, il sait le faire le Lulu !
Sans doute pas le meilleur album du fameux quintet (à géométrie variable...), mais un très bon disque, alternant agréablement les standards, les valses et les morceaux traditionnels où Titi se délecte toujours autant... Par contre on posera une réserve sur la rythmique parfois inutilement alourdie par le piano. Un piano qui tient ici souvent le rôle du cymballum (sans sa légèreté...) surtout sur les morceaux tziganes. Trois guitares + un piano + un accordéon = (parfois) grosse polyphonie... pour rester poli.