- Costel Nitescu © P. Rappeneau
Après Selmer 607, Stochelo Rosenberg, Tchavolo, Moréno, Angélo, Samson Schmitt et pas mal d'autres, c'était au tour du trio du guitariste Rocky Gresset (Mathieu Chatelain, guitare d'accompagnement, Jérémie Arranger, contrebasse) de se produire sur la scène de l'espace Gérard Philipe, très belle salle de 300 places qui fait maintenant le plein à chaque festival.
- Jérémie Arranger © P. Rappeneau
Après deux morceaux en trio dont Here's that rainy day, superbe ballade avec un Rocky très en verve, Costel Nitescu rejoint le groupe pour Les valseuses, très beau thème écrit par Stéphane Grappelli pour le film de Bertrand Blier, sur lequel le violoniste roumain montre l'étendue de son talent : virtuosité, swing et sens de l'improvisation. Ce quartet irréprochable est plus proche du jazz que de ce qu'on entend habituellement par swing manouche : une seule guitare d'accompagnement dont le rôle est proche de celui du jeu de balais d'un batteur, un guitariste électrique au jeu limpide d'une belle fluidité, nourri de guitaristes ricains comme Benson, Pat Martino et surtout Wes Montgomery ,dont le groupe reprend Four on six et Jingles.
- Mathieu Chatelain © P. Rappeneau
La rythmique souple et solide à la fois déroule le tapis à deux jazzmen de haut niveau prenant plaisir à dialoguer et à improviser sur des standards comme Just one of those things (drive incroyable de Costel) ou The way you look tonight mais aussi sur deux ou trois compos de Django bien sûr : Webster me semble-t-il, ainsi qu'un blues interprété comme si c'était Wes jouant Django. Si Rocky fait preuve d'une vélocité impressionnante (chorus souvent traversés de fulgurances) il sait aussi laisser la musique respirer (version lumineuse de Nuages, proche de celle de 53, précédée d'une longue intro solo dans la lignée des impros solo de Django). Un excellent concert qui a donné lieu à trois rappels d'un public conquis !