Paru en 1995, Miro Drom est le premier album en leader de Martin Weiss. Le violoniste a en effet quitté le Häns’che Weiss Ensemble de son oncle et dans lequel il a fait ses premières armes de virtuose pour créer en 1994 sa propre formation fièrement baptisée le Martin Weiss Sinti Jazz Ensemble. Tout ça reste tout de même une histoire de famille puisqu’à la guitare est recruté un autre illustre cousin, le guitariste Romani Weiss (déjà entendu chez Häns’che Weiss). Tschabo Franzen tiendra la pompe et André Loos la contrebasse.
Le répertoire de l’album affiche déjà un goût pour l’éclectisme des genres qui de confirmera par la suite. Martin Weiss aime donc le swing (Minor swing, Honeysuckle Rose, I love you...) et la musique tzigane (Ziganotschka, Romano baschepen), on s’en serait douté (!), mais il apprécie aussi la valse musette (avec un accordéon invité sur Schuka tschai et If only eyes for you) et surtout les rythmes brésiliens qui l’inspirent joliment (Black orpheus, Summernight dream).
A la guitare électrique, Romani Weiss ne pompe pas. On le sent en revanche très à l’écoute de son violoniste de cousin : en distillant ses petits accords élaborés, il cherche constamment à créer par ses relances subtiles une ambiance propice à l’improvisation du violon. Bel hommage au tavail d’accompagnateur... Romani Weiss est d’ailleurs tout aussi juste dans ses chorus, il est vrai assez éloignés de la technique manouche.
Quant à Martin Weiss, il est monstrueux ! Véritable "machine à swing", il nous prend toujours par surprise et enchaîne l’un après l’autre des chorus toujours plus renversants (et à des tempos incroyables...!).
Son solo (anthologique...) sur Minor swing en donnerait presque le vertige...