Magnifique ! Il y a le feu dans cet album. Pour swinguer ça swing. Attention, c’est pas de l’excès de vitesse de notes comme on a pu le reprocher à certain CD du trio. Là, c’est de la classe, de l’élégance, du son brut, du swing qui vous attrape les jambes sans prévenir et qui donne envie de s’agiter… Stochelo se pose avec une pertinence qu’il n’est plus besoin de présenter. On sent que l’important est ici dans le discours. Et il n’en manque pas le bougre. Quel bonheur ! Et avec ce son très « Roots », très brut, on entend avec une précision remarquable les subtilités dans les vibratos et glissés du Maestro. Cet album est dans l’esprit de Django d’après guerre avec Hubert Rostaing à la clarinette. C’est d’ailleurs, fait exceptionnel, le clarinettiste Bernard Berkhout qui vient enflammer la musique du trio. Lui non plus ne s’économise pas. Il propulse Stochelo. Les discussions fonctionnent à merveille. Surtout, l’arrivée d’un soliste pour prendre les thèmes permet à Stochelo de développer son jeu en rythmique, contre-chant et relance. La version de manoir de mes rêves en est le plus bel exemple. Même si la version de « Last minute swing », où Stochelo impressionne par sa virtuosité, est joué hors de tout contrôle radar métronomique, les tempi de l’album sont plutôt mediums ce qui permet aux solistes de développer un swing très expressif comme sur Dinette, Songe d’automne, Clouds ou la très belle version de « Duke & Dukie ». Morceau peu connu, composée en 1947 par Django. Les tempi lents sont à l’honneur avec une version tout en douceur de « Danse norvégienne ». Mais la surprise vient d’une valse, peu jouée par le Trio, et notamment par cette très belle composition de Stochelo « Valse à Rosenberg ». Vous l’aurez compris j’adore ce disque. Le trio est revenu à la simplicité et à l’efficacité, tant mieux. C’est sûrement le meilleur album du trio avec Seresta. Et il s’est fait attendre. Le dernier CD officiel, "Sueno Gitanos" était sorti en 2001. Six ans après voici un "root" qui porte bien son nom tant la musique est concentrée sur l’essentiel. Incontournable !
1. Songe D’automne (Archibald Joyce (attribué par erreur à Django sur le CD)) 3’58
2. Valse à Rosenberg (Stochelo Rosenberg) 1’47
3. Manoir de mes rêves (Django Reinhardt) 5’49
4. Duke & Dukie (Django Reinhardt) 3’28
5. Last minute swing (Stochelo Rosenberg) 3’32
6. Stockholm (Django Reinhardt) 3’51
7. My blue Heaven (W. Donaldson / G. Whiting) 2’54
8. Danse norvégienne (Grieg) 4’13
9. Dinette (Django Reinhardt) 4’39
10. Lentement Mademoiselle (Django Reinhardt) 3’07
11. Clouds (W.Donaldson) 4’38
12. Mélodie au crépuscule (Django Reinhardt/Stéphane Grappelli) 2’33
Enregistré et mixé au studio Audioworks par Ron Van Wanrooij à Hoogeloon en Hollande en février 2007.
Stochelo joue sur une guitare Selmer et Eimers, Nonnie sur une guitare Eimers.