Sorti en 1981, ce disque devenu assez mythique doit une partie de sa célébrité à la présence d’un tout jeune Tchavolo Schmitt dont c’était alors le premier enregistrement. L’autre versant de cette notoriété totalement justifiée est dû à la présence d’un autre grand soliste, le violoniste Wedeli Köhler qu’on avait jusque là entendu chez Mike Reinhardt. Enfin, et c’est peu de le dire, c’est un excellent disque de jazz manouche... et introuvable !
Pour la petite histoire et le beau roman, ces deux-là se sont rencontrés en 1979, non pas sur l’autoroute des vacances mais à Darmstadt (y a quand même des noms qui plombent), à l’occasion d’un festival musical de tsiganes fort prisé outre-Rhin. Le hasard fit que Le Hot Club Da Sinti et le duo de guitaristes formé par Tchavolo et son frère Gogo étaient tous deux programmés à ces réjouissances musicales. Et le destin fit que Wedeli Köhler venait de se séparer de son guitariste soliste, tandis que Tchavolo venait lui justement d’émigrer de la Porte de Clignancourt à Strasbourg où il cherchait un nouvel ensemble pour occuper ses doigts... les deux compères s’étaient trouvés. Il s’en suivit une centaine de concerts avant qu’ils n’enregistrent cet album, magnifique et très alsacien.
Tchavolo avait 26 ans et déjà une sacrée réputation. Et à l’entendre jouer ici, on comprend que le gars a très vite maîtrisé son sujet et très tôt forgé son style. On ne s’étonne plus qu’il ait été l’idole de guitaristes comme Romane, Saussois ou Ninine dans les années 70... Sans même parler d’aujourd’hui.
Et dans mille ans, c’est sûr, on chantera encore la légende de Tchavolo de la porte de Clignancourt !