Ludovic Beier est sur tous les fronts ; sideman recherché des cadors du swing manouche (Angélo, Dorado, Samsom, Kruno…), invité régulier du festival Django de New York, l’accordéoniste est aussi un leader très productif. Après « Django Brazil », « Pop swing and fire » et « Twin brothers », le voilà pour ce nouveau disque enregistré en Mai 2013 et sorti fin 2014 avec son acoustic trio : Doudou Cuillerier, guitare d’accompagnement et Antonio Licusati, contrebasse, deux complices de longue date. Quelques collègues réguliers de Ludo sont venus étoffer ici ou là cette formule minimaliste : le clarinettiste Ion Streba sur 3 titres, le guitariste Samson Schmitt sur 3 titres également, le violoniste Pierre Blanchard (très en verve sur Les moulins de mon cœur de Michel Legrand, pris up tempo et sur lequel le chorus tourbillonnant de Ludo fait monter la sauce)…
Le répertoire alterne standards (Whisper not, fameuse compo de Benny Golson, You’d be so nice to come home too de Cole Porter, Song for my father, merveilleux thème d’Horace Silver où Ludo est à l’accordina…) et 8 compos personnelles à l’inspiration variée : valse (Force 7), Easy little bossa, illuminé par un long chorus aérien de Samson, Melody tango, Brazilian fingers, sorte de foro sur lequel s’illustre le clarinettiste, boléro (contigo en la distancia)…des compos toujours attentives à la mélodie, qui sonnent quasiment comme des standards (cf November 3rd ou le nerveux et swinguant Camping car, sorte de détournement de Caravan où Ludo envoie fusée sur fusée). Bien propulsé par une rythmique qui tourne, l’accordéoniste s’envole, conjuguant dans son phrasé toujours chantant, souplesse et précision, fluidité et swing. Tout à fait recommandé !
1. Late rain
2. Song for my father
3. You can’t go home again
4. Camping car
5. You’d be so nice to come home too
6. Force 7
7. Brazilian fingers
8. Easy little bossa
9. Melody tango
10. November 3rd
11. My heart stood still
12. Contigo en la distencia
13. Just waltz it
14. Whisper not
15. Les moulins de mon cœur