Curieux disque....!
Les années 80 commencent... Après avoir réalisé l’ultime album Fünf Jahren Musik deutscher Zigeuner, Häns’che Weiss quitte le groupe dont il est le leader. Mais rassurons-nous, le quintet ne disparaitra pas pour autant puisqu’il sera aussitôt repris en main (et de main de maître...) par le tout jeune violoniste Titi Winterstein qui saura continuer le Grand-oeuvre du guitariste !
De son côté, Häns’che Weiss vogue vers de nouveau horizons. En Suisse, par exemple, où il se fait de nouveaux amis... et enregistre un disque en grande formation et au concept assez nouveau.
Album improbable et assez peu convaincant où l’on pourra entendre un harmonica plannant, l’accordéon de Walter Buri et même les percus de Trilok Gurtu (!!!), ces “Couleurs" apparaissent surtout comme un disque de transition vers le trio que le guitariste formera par la suite avec Vali Mayer et son filleul Martin Weiss ; trio avec lequel il expérimentera un jazz moins traditionnel, moins manouche et plus aérien.
L’album est très éclectique : un standard de Django (Double Whiskey), une valse (Valse la danse), un chant traditionnel rom (Rutschi som), mais surtout des compositions dûes à Martin, Romani et Häns’che Weiss, souvent d’inspiration brésilienne et où l’interplay semble avoir été privilégié avant tout... On entendra d’ailleurs relativement peu de chorus de guitares ou de violons. Pas tellement de "pompe" non plus. On n’est en effet moins ici dans l’architecture traditionnelle d’un Hot Club avec un soliste en avant et une rythmique en fond. C’est la musique d’ensemble qui importe, avec un soin particulier apporté aux thèmes et aux placements... L’expérience est intéressante, mais le résultat parfois un peu déroutant.
Mention particulière pour Martin Weiss, dont c’est probablement le premier enregistrement, et dont l’aisance technique et le feeling apparaissent déjà phénoménaux...