Häns’che Weiss, c’est d’abord un son. Un son très particulier, avec beaucoup de réverbe et une méchante attaque ; un son qui lui vient peut-être de sa guitare Lang, sûrement de son incroyable technique. Et puis surtout, Häns’che Weiss semble être un de ces rares guitaristes à l’inspiration quasi inépuisable : il ne se répète jamais. Chaque chorus réserve autant de surprises que le précédent, on écoute ses disques sans jamais éprouver le moindre ennui, la moindre impression de redite.
Sur ce sixième Musik deutscher Zigeuner, une jolie place est laissée aux standards relevés (Limehouse blues, Rose room, This can be love, It don’t mean a thing), sur lesquels la complicité du guitariste et du violoniste Titi Winterstein éblouit lors de question/réponses endiablés. De superbes ballades (I surrender dear, Body and soul) nous laissent comprendre combien klein Häns’che est un grand sentimental. Et puis il y a ces valses, concises, tournoyantes, vertigineuses sur lesquelles le gratouilleur est passé maître ; on n’est pas prêt d’oublier la douce mélancolie de Valse à Les Buthiers.
Signalons aussi l’ inoubliable interprétation de la célèbre ballade Tut hi tchi, man hi tchi par son auteur Daumenikel Triska. Les sensitifs y égareront une larme... Et Häns’che Weiss y fait un accompagnement d’une délicatesse inouïe.
Face A :
1. Limehouse blues (P. Braham/D. Furber) 3’25
2. Valse à Les Buthiers 1’53
3. Rose room (H. Williams/A. Hickmann 2’20
4. I surrender dear (H. Barris) 2’41
5. This can’t be love (R. Rogers/L. Hart) 3’06
6. Häns’che klein (trad./argt H. Weiss) 2’05
Face B :
7. It don’t mean a thing (D. Ellington) 4’21
8. Tut hi tschi, man hi tschi (D. Triska) 4’30
9. Nur nicht aus Liebe weinen (Mackeben/Beckman) 2’55
10. Body and soul (J. Green/E. Heyman/R. Sour/F. Heyton) 3’05
11. Valse à maro gurmaskro 1’55
12. Ungertikki gili (trad.) 2’40
Enregistré du 29 au 31 octobre 1973 au Da Camera Tonstudio, Heidelberg (Allemagne).