Durant l’été 2010, à l’occasion du centenaire de la naissance de Django Reinhardt, le guitariste Lollo Meier se rendit en roulotte tirée par le cheval Thinco de sa maison en Hollande à la petite ville belge de Liberchies où le génial manouche vit le jour... Il y installa sa verdine et, rejoint par son cousin Fapy Lafertin, donna un concert mémorable : la magnifique reprise de la jolie valse de Lollo Hondarribia, à l’unisson des guitares et sous les trombes d’eau est du bel effet ! La complicité des deux guitaristes est d’ailleurs évidente : concentration (il en faut dans de telles conditions météorologiques !) et sourires en coin à l’appui.

Lollo et Fapy reprirent ensuite la route de Samois sur Seine, où, rejoint par Stochelo Rosenberg, la petite bande donna une jam nocturne improvisée à la chaleur d’un feu de bois, sur des chaises de camping installées devant la roulotte. Accompagnés par Henry Schuler à la basse et Bram Van Es à la rythmique, les trois ténors du manche donnent une superbe leçon de style : ils croisent le faire up tempo sur Hungaria pour chauffer les cordes avant d’enchaîner sur un Them their eyes de haute volée tout aussi nerveux et enlevé...le public de privilégiés est ravi ! Stochelo dépose de sa façon inimitable un magnifique thème arrangé d’une Mélodie au crépuscule fort opportune à cette heure avancée de la nuit avant que Lollo nous propose son très djangoesque Step swing et que Fapy n’enchaîne sur un charmant Yours and mine où Stochelo aura la délicatesse de ne casser son mi aigu qu’à la fin de son solo...

Lollo, Fapy et ses acolytes se produiront ensuite sur la grande scène de l’île du Berceau accompagnés cette fois du génial violoniste Tcha Limberger, en grande forme qui n’hésite à imiter malicieusement la trompette à la voix. Lollo propose encore une superbe valse, Melody for Le Quecumbar (en hommage à Sylvia Rushbrooke) où Fapy, parfaitement à l’aise, fait preuve d’un lyrisme désarmant de beauté. Impression confirmée avec le très hispanisant Plachterida de sa composition (et titre de son dernier album avec Lollo). Surprise, le guitariste Hank Marvin, des Shadows, et fan de la musique de Django, les rejoindra, une Jazz Chorus à la main, pour un réjouissant Lady be good.

En complément du film, on pourra également voir trois titres (Valse à Lollo, Nuages et Rosas) enregistrés au Royaume Uni, à l’occasion du Sevenoaks Festival en compagnie d’Andy Kelbie et du remarquable violoniste Andy Aitchison. La prise de son dans une église est remarquable.
Bref, Le chemin de Django est un très joli DVD, concrétisant un sympathique projet. A mettre entre toutes les mains, évidemment !