Pas l’ombre d’une déception pour ce premier disque, très attendu (au tournant !), de David Reinhardt.
Entouré de deux side-men de luxe, Samy Daussat et Noé Reinhardt, le Petit Prince nous propose un disque d’une élégance toute reinhardtienne... Attention cependant...! Pensez plus au Django électrique de 53 qu’à celui de 1937. Avec un feeling définitivement plus jazz que jazz-manouche, le répertoire rend d’ailleurs hommage à Django, bien sûr, à Bireli, un peu, mais surtout à Babik, largement...
Les trois guitaristes, qui jouent aussi bien sur archtop que sur accoustique (chacun d’ailleurs avec un son bien singulier) forment un véritable trio : pas de compétition stérile mais un écoute attentive pour un échange permanent. Ces trois là jouent pour le plaisir, c’est évident... (écoutez la reprise du thème final d’"All The Things You Are" en forme de question-réponse pour vous en convaincre !). Si Noé semble parfois tirer son épingle du jeu avec un toucher très sûr aux accents très "bensoniens" (!) et un phrasé délié plus souvent bop que manouche, l’inspiration de Samy (par ailleurs remarquable pompiste) est étonnante et ses chorus remarquablement construits.
Quant au jeune David, son jeu, empreint d’une sensibilité évidente est sans doute le plus émouvant... Emouvant aussi parce qu’il nous rappelle incroyablement Babik...
A noter que le livret ne mentionne pas qui joue où (allez, une petite supposition... Samy à gauche, David à droite et Noé au centre....). Et puis pour les détectives en herbe, une mystèrieuse plage n°13 non mentionnée, qui ressemble furieusement à une improvisation de Noé...!
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