Formé à l’occasion du centenaire de la naissance de Django Reinhardt (1910-1953), le collectif Django 100 a pour objet de rendre hommage à la musique du génial manouche. Autour du producteur Jean-Marie Salhani (JMS, producteur du premier Trio Gitan et de Babik Reinhardt), le trio original et fondateur est composé de Romane, Boulou et Elios Ferré. À ceux-ci viennent s’ajouter une multitude de guitaristes de renom, invités occasionnels ou permanents du groupe : Angelo Debarre, David Reinhardt, Noé Reinhardt, Stochelo Rosenberg et Criss Campion pour le disque, Rocky Gresset, Pierre Manetti, Mathieu Chatelain, Tchavolo Schmitt, Levis Reinhardt, Ninine Garcia pour les concerts et selon les dispos de chacun... Du beau monde, donc, puisqu’on parle même de participations exceptionnelles de Louis Winsberg, Jean-Marie Ecay, Martin Taylor, Mike Stern ou Jeff Beck ! Mais le Django 100 se veut aussi le rassemblement de tous les guitaristes voulant rendre hommage à Django. C’est pourquoi les gratteux amateurs ou pros de tous âges peuvent rejoindre le collectif à la fin de chaque concert pour une grande messe collégiale en hommage à la mémoire du maître ! Les communiants seront, il faut le noter, coachés préalablement par le requin de studio Jean-Michel Kajdan : il vaut mieux, ça serait dommage que la moitié partent sur Djangology quand l’autre attaque Minor swing. Si l’idée est charmante (et fera sans doute se déplacer pas mal de curieux...) et le résultat sur disque plutôt rigolo (ils sont vraiment 100, une vidéo en témoigne) ce n’est musicalement pas très convaincant ! Côté disque, en revanche, de fort jolies choses... Forcément, avec de telles pointures, il y a de beaux solos à écouter et les amateurs se régaleront. Les quatre solistes ont d’ailleurs beaucoup travaillé pour obtenir un résultat cohérent et qui ne ressemble pas à un bœuf. Dans ce genre d’entreprise, l’écoute est évidemment primordiale et on sent sur le disque à la fois le respect de la musique et des collègues ! Les arrangements ne vont pas chercher midi à quatorze heure, mais tout est en place et on découvre ça et là des petites choses charmantes (le début de La Marseillaise, les échanges d’Artillerie lourde, le final d’Anouman, entre autres...). Et malgré tout le travail en amont, n’oublions pas que cette musique reste surtout de l’improvisation souvent excitante à écouter. On ne manquera donc pas d’aller découvrir cette formation en concert, puisqu’une quinzaine de dates sont prévues cette année.