21eme édition pour le festival de guitare à Patrimonio en Corse. L’affiche est toujours aussi impressionnante : George Benson, Sylvain Luc & et Louis Winsberg, Marcus Miller, Yamandu Costa et Hamilton de Holanda, Melody Gardot, Diana Krall, Elvis Costello and the Sugarcanes, Richard Bona... Et une nuit tzigane le 24 avec Rocky Gresset & Adrien Moignard puis Dorado Schmitt avec Samson Schmitt, Florin Niculescu, Marcel Loeffler... Un régal dans n décor de rève.
17 juillet :
Première partie : Eric McFadden Trio
Deuxième partie : BB Brunes
18 juillet :
Première partie : Sylvain Luc & et Louis Winsberg
Deuxième partie : George Benson
19 juillet :
Première partie : Yamandu Costa et Hamilton de Holanda
Deuxième partie : Melody Gardot
20 juillet :
Première partie : Diana Krall
Deuxième partie : Elvis Costello and the Sugarcanes
21 juillet :
Première partie : Richard Bona
Deuxième partie : Marcus Miller - TUTU Revisited
22 juillet :
Première partie : Asaf Avidan & the Mojos
Deuxième partie : Simple Minds
23 juillet :
Première partie : Ana Moura (Fado - Portugal)
Deuxième partie : Tomatito Sextet (Flamenco - Espagne)
24 juillet : Nuit des Tsiganes
Première partie : Rocky Gresset & Adrien Moignard Quartet
Rocky Gresset est un manouche hors normes. Il connaît, bien sûr, Django sur le bout des doigts mais son insatiable curiosité musicale l’a également attiré vers des horizons plus lointains. Sa vaste culture musicale transparaît dans tous ses solos où sa technique sans faille est au service d’un phrasé subtil et inspiré. Pour bien des musiciens il est une référence. En savoir plus sur Rocky Gresset
Adrien Moignard a commencé sa carrière par le blues/rock mais des rencontres providentielles lui ont fait découvrir la musique manouche dont il est maintenant une étoile montante. C’est un soliste à la technique impeccable, mais il sait aussi faire preuve d’un swing impressionnant à la guitare rythmique. En savoir plus sur Adrien Moignard
Deuxième partie : Dorado Schmitt family
Florin Niculescu (violon), Marcel Loeffler (accordéon), Gautier Laurent (contrebasse)
Dorado Schmitt est un guitariste hors-pair et un excellent violoniste. Il a enrichi le répertoire manouche de compositions pleines de poésie et d’émotion, qui sont devenues des classiques, comme la Bossa Dorado. Il est régulièrement invité aux Etats-Unis et George Benson, venu un soir l’applaudir au Birdland, a tenu à jouer avec lui. En savoir plus sur Dorado Schmitt
Samson Schmitt : Il est un parfait exemple de cette fameuse transmission familiale chez les manouches : digne fils de son père Dorado au côté duquel il fit ses premiers pas, son talent lui permet de voler, avec bonheur, de ses propres ailes et de s'exprimer dans un jazz plein d’innovation, mais toujours mélancolique et jubilatoire.
Marcel Loeffler : On le considère comme l'un des meilleurs accordéonistes français de jazz. Au qualités traditionnelles des manouches il a ajouté une curiosité musicale sans limites qui l’a conduit a maîtriser tous les styles de musique, du be-bop au tango. Sa rencontre avec les autres musiciens nous promet des moments passionnants inoubliables.
Hono Winterstein : guitariste rythmique de grand talent, il a l’art de pousser les solistes à dépasser leurs limites. Toutes les formations se l’arrachent, et on les comprend.
Florin Niculescu : ce virtuose roumain du violon possède la technique des grands concertistes classiques. Il sait exploiter toutes les nuances de son instrument et reste d’une justesse absolue même dans les traits les plus difficiles. Son aisance dans l’improvisation est quasiment diabolique. Ses joutes musicales avec Biréli Lagrène font maintenant partie de l’anthologie du jazz manouche.
Gautier Laurent Contrebassiste de formation classique, il a décidé de se consacrer au jazz où il peut donner libre court à sa créativité. C’est un partenaire très recherché par tous les jazzmen, tant pour ses qualités d’accompagnateur que de soliste.
En savoir plus sur Gautier Laurent
Une Nuit Tzigane est toujours bien plus que la somme des talents qui la composent. Patrimonio est l’un des lieux où les Tziganes d’Europe se retrouvent, dans un bonheur partagé qui transfigure leur musique. Ce sont des moments d’intense émotion musicale que l’on n’oublie jamais.
Pourquoi Patrimonio, village corse de 600 habitants, est-il actuellement considéré, par bon nombre de spécialistes, comme "le carrefour européen de la guitare" ? Les origines remontent à près d’un demi-siècle.
Tout a commencé avec les frères Gilbert et René Dominici, guitaristes amateurs dont la notoriété dépassait largement les limites de la commune. Ils avaient un vaste répertoire qu’ ils jouaient avec une finesse et une technique surprenantes pour des "musiciens de village", autodidactes et ignorant tout du solfège. Leur passion pour cet instrument fit rapidement des émules et Patrimonio devint une véritable pépinière de guitaristes. Il n’était pas rare d’assister, au café du village, à de véritables concerts réunissant une dizaine d’amateurs de tous âges auquels se joignaient des musiciens venus en vacances.
Ces musiciens de passage, dont certains sont maintenant des professionnels, n’ont jamais oublié l’atmosphère chaleureuse et amicale de ces "nuits de la guitare" improvisées. Citons Claude Ciari (maintenant citoyen japonais et guitariste de renom), qui a déclaré à la télévision de son pays que sa rencontre (1965) avec les guitaristes de Patrimonio lui avait redonné la joie de jouer alors qu’il était sur le point d’abandonner sa carrière. (Cette déclaration a incité la NHK à envoyer à Patrimonio une équipe qui a réalisé un film de 45 minutes dans lequel Claude Ciari, André et Jean-Bernard Gilormini se sont retrouvés, avec l’émotion que l’on devine).
En fait, ces rencontres conviviales et ouvertes étaient, à une échelle modeste, la préfiguration du festival actuel.
La naissance du festival
Le festival est né en 1990 de l’initiative commune de Guy Maestracci, guitariste amateur fraîchement élu maire de Patrimonio, et de Jean-Bernard Gilormini, autre passionné de guitare contaminé sans aucun doute par son cousin André. Ce noyau de départ fut très vite rejoint par de nombreux bénévoles offrant chacun de mettre ses compétences au service d’un pari ambitieux dès le départ, à savoir attirer à Patrimonio les plus grands guitaristes de la planète dans tous les genres musicaux. Ce, pour le plus grand bonheur des organisateurs ravis d’approcher enfin leurs idoles et de tous les passionnés de musique, et de guitare en particulier, très nombreux en Corse.
La première édition (sur trois soirées) proposait, au côtés des meilleurs guitaristes insulaires, des têtes d’affiche tels Babik Reinhardt, Roland Dyens, Raphaël Faÿs. L’année suivante, Marcel Dadi, Larry Coryel et Bireli Lagrene, entre autres, enchantèrent le public de Patrimonio.
Tous ces musiciens de renommée internationale, séduits par la beauté du site (que certains qualifiaient déjà de "magique"), par la chaleur du public et par la convivialité et la qualité de l’équipe organisatrice, allaient devenir les meilleurs ambassadeurs de ce festival naissant. Le théâtre de verdure de Patrimonio accueillit, au fil des ans, Al Di Meola, John McLaughlin, Mike Stern, John Scofield, Jim Hall, Christian Escoudé, Vicente Amigo, Tomatito, Gilberto Gil, les frères Assad, etc... Bref, le rêve était devenu réalité.
Et maintenant ?
Le festival a grandi, passant de 3 à 7 soirées. La fréquentation ne cesse d’augmenter d’année en année et de nombreux estivants, conquis par la qualité des programmes et l’atmosphère très particulière du théâtre de verdure, planifient leur séjour en fonction de nos dates. La municipalité a réaménagé le site, ce qui a permis d’y installer confortablement plusieurs centaines de fauteuils supplémentaires.
Pourtant, malgré l’ampleur prise par le festival, l’esprit n’a pas changé : simplicité, convivialité.
Les musiciens, très sensibles à l’accueil chaleureux de l’équipe organisatrice deviennent généralement des amis que nous sommes heureux d’accueillir et tristes de voir repartir. "Le seul moment où je ne suis pas heureux à Patrimonio c’est quand il faut repartir" disait Marcel Dadi*. Ces musiciens ne se contentent pas, ici, d’honorer leur contrat mais donnent le meilleur d’eux-mêmes. Le public le sent et il s’établit une communion qui les pousse à se dépasser et que certains appellent "la magie de Patrimonio".
Le public n’est pas un client, c’est notre premier partenaire. C’est lui qui a cru en nous dès le début. C’est son festival et nous voulons qu’il en soit fier et que tous les amoureux de la guitare se sentent chez eux à Patrimonio.
*Ce grand guitariste est mort tragiquement dans l’accident du Boeing TWA en juillet 1996. En 1997, une nuit "Hommage à Marcel Dadi" a été organisée. Ses amis français et américains y ont évoqué son souvenir et joué ses morceaux favoris.