20 eme édition pour ce festival situé en Corse et qui regroupe les grandes figures de la guitare. Comme chaque année une place est laissée au jazz manouche avec Biréli Lagrène le 21 juillet et une soirée spéciale "Nuit des Tsiganes" le 25 avec Stochelo Rosenberg, Romane, Dorado Schmitt, Tchavolo Schmitt, Samson Schmitt, Richard Manetti, David Reinhardt, Costel Nitescu...
Le programme :
19 juillet : Ayo
20 juillet : Tracy Chapman
21 juillet :
Vicente Amigo Septet
Biréli Lagrène Gipsy Trio
22 juillet : SMV
Stanley Clarke - Marcus Miller - Victor Wooten
23 juillet : Rokia Traoré
24 juillet :
Pat Mcmanus Trio
Keziah Jones
25 juillet : Nuit des Tsiganes
Stochelo Rosenberg, Romane, Dorado Schmitt, Tchavolo Schmitt, Samson Schmitt, Richard Manetti, David Reinhardt, Costel Nitescu (violon), Marc-Michel Le Bévillon (contrebasse)
Programmation arrêtée au 17 avril 2009. Sous réserve de modifications.
Tél. Renseignements : 04.95.37.12.15.
Fax : 04.95.37.12.21.
Pourquoi Patrimonio, village corse de 600 habitants, est-il actuellement considéré, par bon nombre de spécialistes, comme "le carrefour européen de la guitare" ? Les origines remontent à près d’un demi-siècle.
Tout a commencé avec les frères Gilbert et René Dominici, guitaristes amateurs dont la notoriété dépassait largement les limites de la commune. Ils avaient un vaste répertoire qu’ ils jouaient avec une finesse et une technique surprenantes pour des "musiciens de village", autodidactes et ignorant tout du solfège. Leur passion pour cet instrument fit rapidement des émules et Patrimonio devint une véritable pépinière de guitaristes. Il n’était pas rare d’assister, au café du village, à de véritables concerts réunissant une dizaine d’amateurs de tous âges auquels se joignaient des musiciens venus en vacances.
Ces musiciens de passage, dont certains sont maintenant des professionnels, n’ont jamais oublié l’atmosphère chaleureuse et amicale de ces "nuits de la guitare" improvisées. Citons Claude Ciari (maintenant citoyen japonais et guitariste de renom), qui a déclaré à la télévision de son pays que sa rencontre (1965) avec les guitaristes de Patrimonio lui avait redonné la joie de jouer alors qu’il était sur le point d’abandonner sa carrière. (Cette déclaration a incité la NHK à envoyer à Patrimonio une équipe qui a réalisé un film de 45 minutes dans lequel Claude Ciari, André et Jean-Bernard Gilormini se sont retrouvés, avec l’émotion que l’on devine).
En fait, ces rencontres conviviales et ouvertes étaient, à une échelle modeste, la préfiguration du festival actuel.
La naissance du festival
Le festival est né en 1990 de l’initiative commune de Guy Maestracci, guitariste amateur fraîchement élu maire de Patrimonio, et de Jean-Bernard Gilormini, autre passionné de guitare contaminé sans aucun doute par son cousin André. Ce noyau de départ fut très vite rejoint par de nombreux bénévoles offrant chacun de mettre ses compétences au service d’un pari ambitieux dès le départ, à savoir attirer à Patrimonio les plus grands guitaristes de la planète dans tous les genres musicaux. Ce, pour le plus grand bonheur des organisateurs ravis d’approcher enfin leurs idoles et de tous les passionnés de musique, et de guitare en particulier, très nombreux en Corse.
La première édition (sur trois soirées) proposait, au côtés des meilleurs guitaristes insulaires, des têtes d’affiche tels Babik Reinhardt, Roland Dyens, Raphaël Faÿs. L’année suivante, Marcel Dadi, Larry Coryel et Bireli Lagrene, entre autres, enchantèrent le public de Patrimonio.
Tous ces musiciens de renommée internationale, séduits par la beauté du site (que certains qualifiaient déjà de "magique"), par la chaleur du public et par la convivialité et la qualité de l’équipe organisatrice, allaient devenir les meilleurs ambassadeurs de ce festival naissant. Le théâtre de verdure de Patrimonio accueillit, au fil des ans, Al Di Meola, John McLaughlin, Mike Stern, John Scofield, Jim Hall, Christian Escoudé, Vicente Amigo, Tomatito, Gilberto Gil, les frères Assad, etc... Bref, le rêve était devenu réalité.
Et maintenant ?
Le festival a grandi, passant de 3 à 7 soirées. La fréquentation ne cesse d’augmenter d’année en année et de nombreux estivants, conquis par la qualité des programmes et l’atmosphère très particulière du théâtre de verdure, planifient leur séjour en fonction de nos dates. La municipalité a réaménagé le site, ce qui a permis d’y installer confortablement plusieurs centaines de fauteuils supplémentaires.
Pourtant, malgré l’ampleur prise par le festival, l’esprit n’a pas changé : simplicité, convivialité.
Les musiciens, très sensibles à l’accueil chaleureux de l’équipe organisatrice deviennent généralement des amis que nous sommes heureux d’accueillir et tristes de voir repartir. "Le seul moment où je ne suis pas heureux à Patrimonio c’est quand il faut repartir" disait Marcel Dadi*. Ces musiciens ne se contentent pas, ici, d’honorer leur contrat mais donnent le meilleur d’eux-mêmes. Le public le sent et il s’établit une communion qui les pousse à se dépasser et que certains appellent "la magie de Patrimonio".
Le public n’est pas un client, c’est notre premier partenaire. C’est lui qui a cru en nous dès le début. C’est son festival et nous voulons qu’il en soit fier et que tous les amoureux de la guitare se sentent chez eux à Patrimonio.
*Ce grand guitariste est mort tragiquement dans l’accident du Boeing TWA en juillet 1996. En 1997, une nuit "Hommage à Marcel Dadi" a été organisée. Ses amis français et américains y ont évoqué son souvenir et joué ses morceaux favoris.